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Interview : « Pour nous, il n’y a pas d’enfant bête….», dixit Bernard Péve Béavogui

Moult observateurs ont des impressions très critiques sur le système éducatif de l’école guinéenne. Depuis ces quatre dernières années, un encadreur passe par certaines stratégies pour pallier les déficits de certains élèves à travers les stages intensifs. Lisez ce qu’il nous a confié… 

Guineequotidien.com : Vous entamez la rentrée des classes pour les stages intensifs. Que peut-on savoir de cette rentrée?

Bernard Péve Béavogui : La rentrée des classes pour les stages intensifs est un projet de la Coopération d’enseignement et rédaction de documents,  (CERD) Guinée. Qui est un soutien scolaire et qui permet aux enfants d’accélérer rapidement leur développement intellectuel. Ils permettent aux enfants d’être meilleurs à l’école et surtout d’être autonome.

Lesdits stages se dérouleront comment ?

Comme on a dit, c’est pédagogique, mais aussi ludique. Pédagogique, parce qu’à la rentrée : le dimanche lorsque les enfants viennent, il y a la prestation de serment. Chaque enfant prête serment, qu’il va travailler durement ici pour être meilleur et après les lundis, mardis, mercredis, il y a des cours classés. Les enfants qui ne connaissent pas un peu français et calcul, on les aide à rehausser leurs niveaux. Il y aura également un temps réservé pour le loisir : culture, sport.

Ils dureront combien de temps ?

Juste un mois.

Vous comptez recevoir combien de pensionnaires ?

En République de Guinée, on ne peut prendre que 100, parce que là, on essaye vraiment de mouiller le maillot, pour que ces 100 soient les meilleurs. Pour votre information, l’année dernière les enfants qui étaient 40ème ou derniers dans leurs écoles, cette année ils sont dans les parmi les 5 premiers. Ce qui fait que les parents qui nous avaient amené un enfant, cette année, ils nous amènent 3 à 5 enfants.

Après les 30 jours de stages. Qu’est-ce qui va suivre?

Vous savez, le système est fait, de telle sorte qu’après ces stages. On fera un rapport sur l’évolution de l’enfant : comprendre la mémoire de son l’enfant et l’attitude de son enfant. Parce que certains pensent que l’enfant qui n’est pas tranquille ou paresseux, rien n’est possible. Non, l’enfant peut être kinesthésique. Tu verras que à tout moment, il aimerait bouger et ça ce n’est pas de sa faute, c’est ça constitution.

Qu’est-ce que vous appelez kinesthésique ?

Ce sont des enfants qui apprennent avec les mouvements. Les enfants de ce genre, quand tu lui dis par exemple de réciter, dès qu’il croise ses bras, il ne pourra, il a déjà fermé son intelligence. Il faut qu’il soit en mouvement pour répondre. Et les élèves de cette catégorie, ils ne sont jamais tranquilles en classe. Certains pensent que l’enfant n’est pas discipliné, ce n’est pas ça, c’est qu’il est kinesthésique. Par contre les enfants auditifs par exemple, eux, ils sont généralement disciplinés. Alors si nous découvrons que l’enfant est kinesthésique. Nous faisons le rapport pour non seulement les parents de l’enfant, mais aussi à son enseignant. Ce sont ces mouvements, il faut encourager cela pour que l’enfant puisse accélérer. Quand nous, nous découvrons, on essaye de faire la ronde pour voir comment l’enfant évolue. Dieu merci tous les enfants qui étaient-là avec nous, dans les différents l’examen nationaux, tout le monde est admis. Ça c’est vraiment de la joie.

Si l’on vous demandait la différence entre les cours de vacances de certains et les stages intensifs que vous organisez. Qu’allez-vous dire?

D’abord le mot intensif est important. Chez nous, ce ne sont pas les cours de vacances, où l’enseignant a déjà une leçon préfabriqué qu’il essaye de donner. La différence chez nous, c’est en fonction de la difficulté de l’enfant qu’on s’appuie pour le permettre d’avancer. Mais je vous assure, même l’enfant qui ne sait vraiment pas lire l’alphabet, en une semaine, l’enfant sait déjà lire. C’est la même chose au niveau de calcul.

La prise en charge se fait comment ?

Le stage c’est 40 000 par jour. Le logement, le mangé, les fournitures scolaires cela nous revient. Le stage se dérouler à l’Institut supérieur des sciences de l’éducation de Guinée, de Kountia. Sinon, on était à SOS de Sonfonia. Quand les responsables de l’ISSEG ont constaté la manière dont nous travaillons. Ils nous invité de venir ici, une manière pour eux de bien constater la façon dont on enseigne et voir s’il peut proposer cela à l’Etat. Parce que le système marche vraiment.

Pour finir avez-vous un message a lancé ?

Je coudrais dire d’abords aux enseignants. Puise que généralement, ils disent souvent que certains enfants sont bêtes. Pourtant lorsqu’on  dit maître, le mot maître, c’est celui qui maîtrise ce qu’il fait. Tu ne peux dire que tu es le maître et dire que l’enfant ne veut pas travailler. Pour l’encadreur doit tout faire pour que l’enfant puisse réussir. Alors pour moi, le message est simple, c’est de dire aux enseignants d’être responsables. Ne pas trop en vouloir trop aux parents. Les parents c’est l’éducation et non l’instruction. Certains parents sont analphabètes dont ils ne peuvent donner l’instruction à leurs enfants, cela revient aux encadreurs. Donc mon appel, c’est de dire aux enseignants d’être la responsabilité.

 

 

Propos recueillis par Richard TAMONE

 

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