Le président du Conseil National des Organisation de la Société Civile Guinéenne (CNoCSG) Dansa Kourouma a annoncé lundi 25 mars 2019 au cours d’un entretien avec notre reporter que les accusations du président de la République, Pr Alpha Condé à l’encontre de son collègue de la société civile guinéenne, Abdourahame Sano, président du PCUD sont fausses.
Selon lui, c’est des accusations fausses, sans fondement. « Le Chef de l’État est investi d’un pouvoir d’abord constitutionnel et soutenu par une légitimité de la majorité de la population guinéenne. La seule institution capable d’inculper, c’est la justice, alors je ne suis pas du tout d’accord que le Président peut se permettre d’accuser les citoyens de ce pays, ce n’est pas son travail ».
« L’État est organisé, les pouvoirs sont séparés, c’est le rôle du pouvoir judiciaire de situer la culpabilité ou l’innocence d’un citoyen guinéen qui a le même droit que le Président de la République. Je suis très clair sur cette question, si le Président est sûr de ses accusations, seule la justice peut faire la lumière mais à ce stade, ce sont des accusations fortuites qu’un Chef d’État ne doit pas tenir. Je crois que c’est une sortie qui est un peu ratée, j’ai l’impression que ce n’est pas le Président de la République qui a parlé là-bas, c’est un militant d’un parti politique », explique-t-il.
Poursuivant, Dr Dansa Kourouma a qualifié cette sortie du président Condé d’exagération « Je crois que ce discours ne doit pas être tenu par le Chef de l’État qui doit prôner l’unité nationale, la quiétude nationale et la concorde nationale. C’est un engagement qu’il a pris, mais si ce discours a été tenu, c’est un écart de langage fort qui peut même remettre en cause la crédibilité de la fonction présidentielle, parce que tenez-moi bien, quand on prête serment pour prôner l’unité nationale, la concorde nationale et de réconcilier les Guinéens, un discours de ce genre ne peut même pas être tenu par un leader politique ».
« Si jamais, il a appelé les militants à se préparer pour l’affrontement, c’est une violation grave. Les propos sont de trop dans le contexte actuel et par un Chef d’État. Même s’il était au siège de son parti politique, je crois que nous devons laisser certains discours être tenu par des hommes politiques qui n’ont pas la légitimité populaire et même ça la loi interdit tout propos qui va à l’encontre de l’unité nationale », a-t-il conclu.
Ibrahima Sory Camara