La récente tournée du Président de la République à l’intérieur du pays est comparable à une machination politique, en perspective d’un troisième mandat, anticonstitutionnelle et totalement irrationnelle. Actuellement, la Guinée n’a plus besoin d’un homme fort mais plutôt d’institutions républicaines.
Ainsi, nous lançons un appel solennel aux acteurs de la vie publique nationale et internationale, soucieux de notre avenir brillant à agir dans l’intérêt général.
Le pays de la terre rouge, bloqué de 60 ans de gâchis politiques, doit dorénavant tourner le dos aux problèmes individuels pour barrer la route à toute narcissisation du pouvoir. Sur cet élan, vu les différentes crises qui bloquent notre cher pays, nettement maintenu dans le statu quo, les sentinelles de la République doivent prendre leurs responsabilités. Et barrer la route à toute tentative d’un troisième mandat.
La démocratie, pour qu’elle existe en Guinée, nous devons faire de nos Institutions, notre priorité, donc, sortir de toute mesquinerie providentialiste.
Par conséquent, barrer la route à un troisième mandat c’est d’être vigilant et légaliste, c’est-à-dire, choisir le peuple dans la légalité. Dans ce sens, voici notre part de réflexion stratégique Citoyenne et Républicaine :
1) Aux Citoyens Lambdas : Nous les demandons de ne pas suivre les arrivistes politiques, ceux-là qui font tout possible pour induire le Premier Responsable de la République dans l’erreur afin de pérenniser leurs intérêts personnels. Ces fameux cadres, partisans, militants et sympathisants sans scrupules, qui font de la Guinée, leur entreprise, un gâteau qu’ils espèrent déguster jusqu’aux os de l’assiette.
Ceux-là, doivent être combattus pour le bien de la Patrie. Les exemples, du Balai Citoyen Burkinabé, Y’EN A MARRE du Sénégal, Le Printemps Arabe et Les Gilets Jaunes Français en sont illustratifs.
2) Le Président de la République : Il est plus facile de rentrer à Sekhoutoureya, que de rentrer dans l’histoire. Sachez que votre vision reste immatérialisée. Le Mandela de la Guinée n’est toujours pas né. Alors battez-vous pour prouver au Peuple, que notre pays est de retour sur la scène internationale. Évitez à ce que l’histoire vous marque, mais plutôt marquez l’histoire. Autrement-dit, ne cherchez pas à ce que le pouvoir vous quitte, cherchez à quitter le pouvoir. Les exemples de Nelson Mandela, Thomas Sankara, Boni Yayi, sont connus de toutes et tous. Par contre, ceux de Laurent Gbagbo, Abdoulaye Wade et Blaise Compaoré sont aussi palpables.
3) Les députés de la République : Restez dans la légalité, exigez l’organisation des législatives avant la fin de votre législature, pour éviter toute tentative de référendum populiste et anticonformiste. À l’allure où vont les choses, au-delà de la durée de votre mandature, il est probable que les Businessmans politiques tentent d’organiser une fameuse machination, pour modifier la durée et le nombre de mandat présidentiel par référendum truqué.
Déjà que le parti au pouvoir reste majoritaire, malgré que chaque député est souverain face aux projets et propositions de lois et budgets qu’il vote au Parlement. Pour l’instant depuis votre installation parlementaire, aucune décision majeure ou mineure n’a été acquise sans l’accord de la mouvance présidentielle. Nous pouvons citer entre autres: les propositions de lois sur la cherté des loyers, sur la parité Homme/Femme etc…
Pour le cas spécifique des Parlements légalistes, le Congrès Américain est plus illustratif. Nous rendons d’ailleurs, un vibrant hommage à John McCain, ancien Sénateur Républicain, mort le 25 août 2018, qui n’hésitait pas à contredire la ligne politique de son camp pour défendre les valeurs de la Patrie.
Plus loin, nous pouvons citer des personnalités, qui à un moment donné de leurs histoires, dans le but de garantir les Valeurs Constitutionnelles de leurs pays, ont soit refusé de voter pour le Candidat Officiel de leur camp politique : Georges Bush Père ; ou démissionné du Gouvernement, Christiane Taubira.Khalifa Gassama Diaby, etc…
4) Les Responsables des Institutions Républicaines, fonctionnaires de l’État, les forces de l’ordre, de défense et de sécurité : Vous devrez choisir le peuple, donc restez Apolitiques et Républicains, nous sommes la somme de ce que nous sommes, chacun doit jouer sa partition pour une Guinée unie, démocratique et prospère.
L’armée, la police et la gendarmerie rassurent ses fonctions regaliennes à l’image de celles du Sénegal, qui se sont jamais misent dans les activités politiques, autrement-dit,ne pas soutenir un politique, ni faire la faire. Par preuve, aucun coup d’État au Sénégal depuis la naissance de ce pays. Quant aux responsables des Institutions, se référer aux textes de lois pour chacune de leurs décisions.
Ousmane Keïta,
Politologue, altermondialite