Le chef de l’État tchadien, le général Mahamat Idriss Déby Itno, a été promu maréchal samedi lors d’une cérémonie officielle, obtenant ainsi les mêmes galons que son défunt père et prédécesseur à la présidence du pays.
L’actuel président est la deuxième personne au Tchad après son père à recevoir cape, sabre et bâtons, les attributs de maréchal.
Pour l’occasion, une séance du Conseil national de transition s’est tenue au palais présidentiel. Cette assemblée, dominée par le Mouvement patriotique du salut au pouvoir qui avait voté en grande majorité l’accession du président au titre de maréchal, doit être remplacée au terme d’élections législatives prévues le 29 décembre et boycottées par l’opposition.
Mahamat Idriss Déby Itno a été « élevé à la dignité de maréchal pour services rendus à la nation et les nombreuses victoires militaires remportées à l’intérieur et à l’extérieur du pays », selon la résolution adoptée à trois semaines des élections législatives et locales, les premières depuis 2011.
Son père Idriss Déby Itno avait lui-même été élevé au rang de maréchal en 2020 à la suite d’une offensive victorieuse qu’il avait dirigée contre le groupe jihadiste Boko Haram dans la région du lac Tchad. Ce militaire, habitué au commandement des opérations de terrain, a dirigé le Tchad pendant 30 ans, avant d’être tué au front par des rebelles en 2021.
Le fils, alors général, a pris le pouvoir avec l’appui d’une junte qui l’a proclamé « président du Conseil militaire de transition », puis « président de la transition » faisant fonction de chef de l’État, avant de modifier la constitution et d’être légitimé par les urnes en mai dernier, lors d’un scrutin contesté.
Ce militaire de 40 ans a lui aussi lancé une offensive contre Boko Haram fin octobre, après l’attaque sanglante d’une garnison sur une île du lac Tchad.
Il a conduit personnellement les opérations aériennes et terrestres pendant une quinzaine de jours, avec des points réguliers diffusés sur le site Facebook de la présidence, le montrant en tenue militaire.
Après son départ, une quinzaine de militaires, dont des officiers haut gradés, ont été tués dans un guet-apens des jihadistes.
Depuis, le chef de l’État a décidé de suspendre les accords militaires qui liaient le Tchad et la France depuis la fin de la colonisation, dénonçant des textes « obsolètes ».
Une première unité de 120 soldats français a quitté le Tchad vendredi midi, 10 jours après le départ des chasseurs Mirage 2000 stationnés par Paris dans ce pays désertique, le dernier du Sahel à abriter des forces françaises.
Avec AFP