Le décret signé par le chef de la junte le colonel Assimi Goïta a été lu ce lundi soir à la télévision d’État malienne. Un pas en avant car en début d’année, les militaires projetaient de diriger le Mali jusqu’à cinq ans et la Cédéao a adopté des sanctions très dures contre Bamako.
« La durée de la transition est fixée à 24 mois, (à) compter du 26 mars 2022 », selon le décret signé par le chef de la junte Assimi Goïta et lu à la télévision d’État ce lundi soir. La junte se donne donc jusqu’à mars 2024 pour rendre le pouvoir aux civils. C’est l’officialisation de ce que disaient les dirigeants maliens depuis quelques temps déjà. « Impossible d’aller en-deçà de 24 mois », avait estimé le Premier ministre Choguel Maïga en avril dernier.
L’annonce a tout de même surpris à Bamako. Même des ministres du gouvernement ont confié en privé avoir appris la nouvelle comme tout le monde à la télévision. Dans l’entourage du colonel Assimi Goïta, on justifie le décret : « Il faut aller vite pour ne pas perdre du temps », explique à RFI l’un de ses conseillers. « La durée d’une transition de 24 mois, poursuit la même source, est déjà la base de discussions avec la Cédéao, et ce que l’organisation attend de nous maintenant ce sont des précisions sur le chronogramme des activités devant conduire aux élections. »
Du côté de la Cédéao, un responsable se dit aussi « surpris » par cette annonce. Ce week-end à Accra, aucun accord n’a pu être atteint, ni avec le Mali ni avec les autres pays en transition post-coup d’État, et tout a été reporté au prochain sommet du 3 juillet. L’idée arrêtée est que le médiateur dans la crise malienne Goodluck Jonathan rencontre les uns et les autres et propose un plan de sortie de crise.
Avec RFI