Les débats sont ouverts mercredi 7 octobre 2020 au Tribunal de Première Instance de Dixinn autour d’un conflit domanial opposant Kerfalla Camara (KPC) et les 15 jeunes volontaires de feu Général Lansana Conté actuellement emprisonnés à la maison centrale de Conakry.
Une plainte déposée par Monsieur Mouloukou Souleymane contre ces jeunes pour injures, violences et menaces.
Apres quelques heures de débats dans la salle d’audience du tribunal de Dixinn, l’avocat des jeunes volontaires, Me Mourana Soumah explique les grandes lignes de cette affaire.
« Tout a débuté le 26 septembre 2020, lorsque les jeunes étaient en train de reconstruire sur leur domaine des baraques détruites par les machines de Monsieur Kerfalla Camara (KPC), Président Directeur Général du Groupe GUCOPRES en date du 06 aout 2020 qui réclame lui aussi la propriété du domaine. Les bodyguards de KPC sont venus dans un premier temps pour empêcher les jeunes de reconstruire leurs baraques. Mais après les échanges entre eux, ils se sont compris et ils ont entendu l’arrivée du Commandant se faisant appeler Colo, l’un des gardes de Monsieur KPC. A l’arrivée de ce dernier sur le terrain, il a automatiquement instruit aux bodyguards de tout détruire et violenter les jeunes volontaires sur leur propre domaine. Parmi les jeunes volontaires, il y a eu deux personnes gravement blessées et qui sont à présent admis pour des soins dans l’un des hôpitaux de la place ».
Poursuivant, il affirme qu’après les violences entre les bodyguards de KPC et les jeunes volontaires, le Commandant Colo a fait appel à l’escadron N°15 de Kobayah qui est venue s’entretenir paisiblement avec les jeunes et leur a demandé de venir avec eux pour des vérifications.
« Arrivés à l’Eco 15, les jeunes ont été détenus pendant des jours et déférés devant le parquet de Dixinn. Au parquet, auprès leurs auditions, les jeunes ont été placés sous mandat de dépôt à la maison centrale. Le dossier ayant été évoqué aujourd’hui. 11 personnes ont été extraites et deux (02) ne l’ont pas été parce qu’elles ont contracté la COVID 19 en prison ».
« A l’audience, la partie civile a brillé par son absence, chose qui constitue une prévue éloquente du manque de considération et de respect qu’elle a non seulement pour la procédure qu’elle a initiée elle-même mais aussi et surtout pour le tribunal. Après les débats, le ministère public était fin prêt pour ses réquisitions et la défense pour ses plaidoiries mais contre toute attente, le tribunal a décidé de renvoyer le dossier à une semaine pour la comparution de la partie civile malgré que la défense a rappelé à madame la Présidente les dispositions de l’article 494 du Code de Procédure pénale qui dispose que: « La partie civile régulièrement citée qui ne comparait pas ou qui n’est pas représentée à l’audience est considérée comme se désistant de sa constitution de partie civile. Conformément aux dispositions des articles 656 dit que ce jugement est assimilé à un jugement par défaut, et l’opposition est soumise aux dispositions des articles 564 à 574 ». Explique-t-il Me Mourana Soumah
Pour finir, Me Mourana avocat des jeunes dira que cette décision du tribunal constitue une violation flagrante des dispositions de cet article qui dit ceci : « dans une procédure correctionnelle, la liberté est la règle et la détention est l’exception ».
Auteur : Sana Sylla