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L’initiative est venue de l’Association des jeunes pour le développement, la diversité et le développement durable. Dr Oumar Diallo a été le conférencier principal.
Pour lui, lorsqu’on parle de leadership, l’on ne doit pas s’adosser à une partie ou chercher à être contre ou pour une autre partie. Il indique y a deux qualités de leadership : transactionnel et transformationnel. Il l’a débattu le mercredi 26 février dernier « Transactionnel : vous cherchez à ce que les gens vous suivent à cause de quelque chose. Transformationnel, vous cherchez à inspirer les autres à prendre leur propre passion. Ce n’est pas pour vous ni, pour eux mais c’est pour tout le monde. Normalement en Guinée, on devrait avoir un leadership transformationnel », a conseille-t-il.
Concernant le mercantilisme qui gagne plus en plus les jeunes Guinéens, il a souligné que les jeunes qui s’adonnent à ce genre de pratique n’ont pas devant eux de leaders crédibles. « Il faut comprendre aussi que la majorité des jeunes sont en chômage et ils savent chaque leader qui vient, il ne vient pas avec une vision mais vient avec de l’argent pour corrompre », précise-t-il.
Il convient de souligner que dans le speech, Dr Diallo, il est revenu sur le leadership qu’à mener les pères de l’indépendance africains, notamment Kwameh N’Krumah, Sékou Touré, Alié Sélasié, Modibo Kéïta…. Ainsi dans la tradition question-réponse, un de nos confrères pose la question de savoir si de Sékou Touré méritait d’être réhabilité. « Est-ce qu’on peut comparer Sékou Touré et Charles de Gaule : Charles de Gaule a tué en un seul jour en France 3 mille français, ils l’ont traité de traitre, mais cela n’a pas empêché qu’il soit reconnu. Les français font des éloges à l’endroit de sa personne. Il y a des leaders politiques, des dirigeants qui acceptent cela pourtant c’est la France. La France a tué combien de Guinéens pendant la colonisation, quand on a pris l’indépendance ils ont enlevé même les câbles, ils ont envoyé un bateau pour prendre tout ce qui était à la Banque centrale, ils disaient que c’est pour la France », a-t-il laissé entendre.
Dans la même veine, il souligne que lorsque la Guinée a créé la monnaie guinéenne que la France a imprimé de faux billets plus que la monnaie guinéenne pour venir injecter dans l’économie guinéenne. « Et quand Sékou Touré a demandé de l’aide N’Kwamé N’Krumah, c’est la France et la Grande Bretagne qui ont parlé aux ghanéens que N’Krumah a pris toute l’économie ghanéenne et envoyé en Guinée, c’est l’une des causes fatales de son renversement », assure-t-il.
Puis de faire remarquer qu’en Guinée que l’on ne doit pas chercher à savoir la cause de ce qui s’est passé. « L’essentiel qu’on doit faire ici pour la réconciliation nationale, c’est de se pardonner, de s’accepter parce que si l’on ne le fait pas, ça ne fera que continuer. Mais il ne faut pas seulement réhabiliter Sékou Touré, il faut le faire pour tous ses compagnons de lutte de l’indépendance : Telly Diallo, Saïfoulaye, Barry Diawandou…,».
Aux dires de ce dernier, ce qui est problème présentement en Guinée est que les peulhs estiment que les malinkés sont des problèmes. Que les malinkés également disent que les sousous ont tué les malinkés. « C’est comme ça on va continuer dans notre pays. Pendant que nous nous faisons cela, la Banque mondiale, le Fonds monétaire internationale, l’Organisation internationale de la francophonie sont partis. Mais paradoxalement toutes les compagnies qui exploitent nos ressources naturelles sont là : elles n’iront nulle part. On s’occupe des choses inutiles au lieu qu’on se donne la main ». « Si on me demande personnellement, je dirai oui, il faut réhabiliter Sékou Touré, il n’a pas seulement fait que du mal à la Guinée, c’est la vérité qu’il faut dire », a-t-il insisté.
Le citoyen Guinéen vivant aux Etats Unis, de faire savoir qu’il a consulté un document au pays de l’oncle Sam que le passeport guinéen était le deuxième passeport après celui de l’Afrique sud du point de vue valeur : « qui a fait cela, c’est grâce aux relations de Sékou Touré. Avant pour aller aux Etats Unis, les Guinéens n’avaient besoin que le certificat de visite contre visite, aujourd’hui même le ministre, on lui refuse le visa à l’ambassade », indique-t-il.
Selon Dr Oumar Diallo le problème en Guinée est que les leaders sur lesquels le peuple compte ne disent pas la vérité.
Il revient sur la personnalité du premier président de la Guinée en révélant que Charles de Gaule a reconnu dans ses mémoires que Sékou Touré était l’un des chefs d’Etat qu’il respectait de plus. Puis de confier que Félix Houphouet Boigny de la Côte d’Ivoire avait regretté la mort de Sékou Touré : « il a dit que c’est avec lui qu’il devait laisser son testament et que l’Afrique n’aura plus jamais un homme plus que Sékou Touré, pourtant c’était son adversaire farouche ».
Richard TAMONE
