Cette initiative aboutira à l’établissement des premières directives officielles destinées à aider les gouvernements à mieux intégrer le secteur informel aux systèmes alimentaires nationaux et à créer des conditions propices à la garantie de la sécurité sanitaire des aliments par les individus et les petites entreprises, a indiqué le Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine (UA-BIRA).
En Afrique, le secteur informel agroalimentaire est confronté à des défis majeurs en matière de sécurité sanitaire des aliments, en raison notamment de l’absence d’équipements essentiels comme la réfrigération, d’un accès limité à la formation et à l’information, ainsi que du caractère souvent précaire des infrastructures de marché.
Pour remédier à la fragmentation du secteur informel, qui complique la communication et la mise en œuvre des bonnes pratiques en matière de sécurité alimentaire à grande échelle, les lignes directrices encouragent la structuration d’associations et de coopératives, a-t-on ajouté.
Ces organisations permettraient aux acteurs du secteur informel de se fédérer et de défendre leurs intérêts de manière légitime, tout en facilitant l’interaction avec les autorités publiques pour améliorer les normes de sécurité sanitaire.
En Afrique, 70 pour cent des ménages urbains s’approvisionnent sur les marchés informels, kiosques et petites échoppes directement alimentés par les producteurs ou par des intermédiaires.
Ancrés dans la culture africaine, ces marchés constituent un trait d’union essentiel entre les zones rurales et urbaines.
Ils englobent les vendeurs ambulants proposant fruits et légumes sur les trottoirs, les bouchers exposant des carcasses dans des étals de fortune, les stands de rue où l’on grille du maïs et du manioc, ou encore les colporteurs arpentant les rues avec des plats cuisinés et du thé sucré.
Le secteur informel agroalimentaire constitue une source de subsistance pour des millions de personnes et revêt une importance capitale pour la santé publique en Afrique.
Chaque année, 90 millions d’Africains souffrent d’intoxications alimentaires, entraînant des pertes de productivité estimées à 16 milliards de dollars, a-t-on rappelé.
D’ici 2050, les villes africaines devraient accueillir 950 millions d’habitants supplémentaires, un bouleversement démographique qui engendrera à la fois opportunités et défis, notamment en matière de sécurité alimentaire.