L’ancien général Prabowo Subianto, 73 ans, a été investi nouveau président de l’Indonésie après avoir prêté serment, dimanche 20 octobre, devant le Parlement, selon des images de la télévision publique. Largement élu en février 2024 dès le premier tour, le controversé Prabowo Subianto succède à Joko Widodo, en poste de puis dix ans, à la tête de la première économie d’Asie du Sud-Est.
Ce dimanche 20 octobre, à sa troisième tentative, l’ancien général Prabowo Subianto, au passé militaire controversé sous l’ère Suharto, est devenu le huitième président de l’Indonésie, dans la continuité de son successeur mais avec de plus grandes ambitions pour son pays. Âgé de 73 ans, le candidat malheureux à deux reprises aux présidentielles de 2014 et 2019 l’a emporté dès le premier tour le 14 février 2024 face à deux autres candidats. Cet ancien ministre de la Défense a prêté serment dimanche, succédant à Joko Widodo, surnommé « Jokowi », à la tête de la première économie d’Asie du Sud-Est, à l’issue d’une période de transition de huit mois.(1967 – 1998), dont une dizaine n’a jamais réapparu.
« Je jure que je remplirai les fonctions de président de la République d’Indonésie le mieux possible et le plus équitablement possible, que je respecterai la Constitution et que j’appliquerai toutes les lois et réglementations aussi strictement que possible », a déclaré Prabowo devant la représentation nationale.
« Â 18 ans, j’ai fait un voeu : j’étais prêt à mourir pour le peuple et la nation. Je n’ai pas renoncé à ce voeu. Je suis prêt si Dieu m’appelle », avait-il déclaré lors d’un rassemblement électoral avant les élections, évoquant son engagement militaire. S’appuyant sur une confortable fortune et le choix stratégique du jeune fils de Jokowi comme colistier, Prabowo Subianto a finalement accédé à la magistrature suprême après quinze ans passés à chercher à accéder au pouvoir. Dès 2009, il avait été candidat à la vice-présidence au côté de l’ex-présidente Megawati Sukarnoputri, finalement battue.
Mais son arrivée à la présidence ne manque pas d’inquiéter certains groupes de défense des droits humains qui rappellent son passé controversé et redoutent une possible remise en cause des avancées démocratiques. En tant que chef des forces spéciales, il a été accusé par des ONG d’avoir ordonné l’enlèvement de militants prodémocratie dans les années 1990, à la fin du régime de Suharto (1967 – 1998), dont une dizaine n’a jamais réapparu.
Mais grâce notamment à une large campagne sur les réseaux sociaux, l’homme a adouci son image auprès des jeunes Indonésiens, la moitié des électeurs, qui ignorent souvent les accusations portées contre lui et apprécient sa promesse de poursuivre la politique du très populaire Jokowi, selon les analystes. « Nous nous battrons pour apporter la prospérité à tous les Indonésiens. Nous poursuivrons ce qui a déjà été construit par les présidents précédents », a déclaré Prabowo dans son dernier discours de campagne.
Avec RFI