La police ghanéenne a arrêté dimanche 42 manifestants dans la capitale Accra après que des affrontements ont éclaté lors de manifestations contre la vie chère et la gestion par le gouvernement de l’exploitation minière illégale. Les manifestations devaient se poursuivre lundi.
Le Ghana, grand producteur d’or et de cacao, traverse depuis 2022 une grave crise économique qui a contraint le pays à faire défaut sur sa dette extérieure, même si l’inflation commence à s’assagir, retombant à 20,4% en août après avoir culminé à 54% en décembre 2022.
L’approche de l’élection présidentielle en décembre accroît les tensions politiques dans ce pays de 33 millions d’habitants qui bénéficie d’un plan d’aide du Fonds monétaire international (FMI) de 3 milliards de dollars.
Selon des journalistes de l’AFP sur place, ils étaient plusieurs centaines, pour la plupart des jeunes, à défiler dans la ville, chantant des chants patriotiques et brandissant des pancartes exprimant leur frustration face à la destruction de l’environnement causée par l’exploitation minière illégale et à la mauvaise gestion économique du pays.
« Ces individus se sont rassemblés illégalement et ont attaqué des policiers qui exerçaient leurs fonctions légales », a déclaré à l’AFP Grace Ansah-Akrofi, porte-parole de la police. « Ils seront traduits en justice pour leurs actions, à savoir l’entrave à la circulation, la détérioration de biens et la provocation de troubles », a-t-elle ajouté, précisant que de petits groupes de manifestants s’étaient à nouveau réunis lundi matin. La police a également annoncé rechercher d’autres leaders de la manifestation, dont Oliver Barker-Vormawor, qui, selon elle, s’est soustrait à l’arrestation.
En réponse, Democracy Hub, le groupe de la société civile Democracy qui organisait les manifestations, a condamné l’utilisation de la force par la police, la qualifiant d’attaque injustifiée contre des manifestants pacifiques. « Nous exhortons les autorités à engager un dialogue constructif avec les leaders des manifestations afin de protéger les droits et la sécurité de tous les participants », a déclaré le groupe dans un communiqué dimanche.
L’élection présidentielle opposera le candidat du New Patriotic Party (NPP), le parti au pouvoir, Mahamudu Bawumia (actuel vice-président) à l’ancien président John Mahama, du National Democratic Congress (NDC), le principal parti d’opposition. Le président sortant, Nana Akufo-Addo, au pouvoir depuis 2017, achève son second mandat.
Avec AFP