La réunion, organisée en août à Abidjan (Côte d’Ivoire) en partenariat avec le ministère ivoirien en charge de l’Environnement, a rassemblé des parties prenantes clés, notamment des États membres, des experts dans le domaine du marché carbone, des partenaires techniques et financiers internationaux ainsi que des institutions régionales et internationales, a indiqué la CEDEAO.
« Il importe de souligner qu’entre 2010 et 2023, la région CEDEAO n’a émis que 9 pour cent des crédits carbone volontaires en Afrique, soit trois fois moins de crédits carbone émis que le Kenya à lui seul », a indiqué Touré-Litsé. Le retard accusé par l’Afrique de l’Ouest dans ce domaine s’explique notamment par des lacunes au niveau du cadre institutionnel et juridique, une insuffisance de connaissance des instruments financiers et les procédures relatifs au marché carbone et une asymétrie d’information entre vendeurs et acheteurs de crédits carbone, a-t-elle ajouté, citée par le ministère ivoirien de l’Environnement.
Les participants à la réunion d’Abidjan ont débattu de la mise en œuvre de l’Article 6 de l’Accord de Paris sur le climat, qui traite des mécanismes de marché et de non-marché carbone, a indiqué le ministère. L’objectif est de disposer d’un registre régional compatible avec les principes de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et autres standards reconnus au niveau international, ainsi que des protocoles harmonisés pour faciliter la certification, le suivi, la vérification et le rapportage, éléments indispensables pour le bon fonctionnement du marché.
Les marchés du carbone sont des systèmes d’échange dans lesquels des « crédits carbone », générés par des projets qui réduisent, évitent ou séquestrent des émissions de gaz à effet de serre (GES) responsables du réchauffement climatique, sont vendus et achetés, indique le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Les entreprises ou les particuliers peuvent utiliser les marchés du carbone pour compenser leurs émissions de GES en achetant des crédits carbone à des entités qui éliminent ou réduisent ces émissions. Ainsi, ce système permet de lutter contre le changement climatique tout en générant des financements additionnels.
Selon des estimations, seulement 1,8 pour cent des GES provenaient d’Afrique de l’Ouest, au cours de la dernière décennie. Cependant, la région est touchée de plein fouet par les impacts négatifs du changement climatique (sécheresses récurrentes, inondation, augmentation du niveau de la mer, etc.).
Lors de la COP 27, organisée en Égypte en 2022, les pays africains ont lancé l’Initiative des marchés du carbone en Afrique. L’objectif est de « produire 300 millions de crédits carbones par an », à en croire la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies (CEA). Cette Initiative vise, selon la même source, à débloquer 6 milliards de dollars de revenus et à créer 30 millions d’emplois, d’ici 2030.
Avec dpa-news