Le ministre burkinabè en charge de l’Economie et des Finances, Aboubakar Nacanabo, a estimé, dimanche 4 février, que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) va perdre annuellement au moins 45 milliards de FCFA de prélèvements communautaires, avec le départ groupé du Burkina Faso, du Mali et du Niger.
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont créé, le 16 septembre dernier, l’Alliance des Etats du Sahel (AES) pour se défendre mutuellement et promouvoir le développement. Ces trois pays se sont retirés de la CEDEAO, le 28 janvier 2024.
Le ministre Aboubakar Nacanabo qui s’exprimait dans une interview accordée à l’Agence d’information du Burkina (AIB), a déclaré également que l’organisation sous régionale va également perdre «les effets de synergies».
«La CEDEAO va aussi être impactée parce que passer de 15 à 12 pays, ça fait forcément un manque à gagner», a ajouté le ministre.
Selon lui, l’Alliance des Etats du Sahel concentre l’essentiel des ressources naturelles de la CEDEAO.
«L’essentiel des ressources naturelles de la CEDEAO se retrouve dans les pays de l’AES», a martelé le ministre burkinabè de l’Economie et des Finances.
Parlant de son pays, M. Nacanabo a fait remarquer que le retrait du Burkina Faso de la CEDEAO aura peu d’impacts au niveau de son commerce extérieur, grâce surtout à la faiblesse de ses échanges avec les pays membres de la CEDEAO et hors UMOA.
«Notre sortie de la CEDEAO en termes d’impact sur le commerce extérieur, n’est pas assez significative en dehors du Ghana», a-t-il expliqué.
Il a rappelé que l’espace CEDEAO comptait 15 pays membres dont 8 au sein de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), y compris le Burkina Faso.
De l’avis du ministre, l’application du Tarif extérieur commun de l’UMOA qui est proche de celui de la CEDEAO, contribuera à minimiser les impacts.
Les exportations en 2023 ont atteint 14% avec la zone CEDEAO dont moins de 3% avec les pays hors UMOA comme le Ghana, a-t-il précisé.
Avec ANP