Accueil / International / L’Union européenne rend son avis sur les négociations d’adhésion de l’Ukraine

L’Union européenne rend son avis sur les négociations d’adhésion de l’Ukraine

Dix pays candidats à l’adhésion à l’UE ont comme chaque année été passés au crible par la Commission européenne. Il s’agit de six pays des Balkans ainsi que la Turquie et évidemment les trois pays dont la candidature a été retenue en juin 2022, quatre mois après l’invasion russe : Ukraine, Moldavie et Géorgie. C’est surtout l’Ukraine que les Européens attendent le plus au tournant. Mais depuis le voyage surprise d’Ursula von der Leyen à Kiev samedi dernier l’intention de la commission paraît jouée d’avance : elle devrait ce mercredi recommander l’ouverture de négociations d’adhésion avec l’Ukraine.

Le 11 août dernier la grosse colère de Volodymyr Zelensky contre les recruteurs corrompus qui se faisaient payer par des conscrits désireux d’échapper au service faisait la Une de tous les médias ukrainiens. « Notre solution : nous limogeons tous les commissaires militaires » frappait du poing le président ukrainien. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres de purges et d’arrestations, comme celle du président de la Cour suprême en mai.

Dans un pays connu avant la guerre pour sa corruption endémique, les autorités ukrainiennes savent que c’est à l’aune de ce chapitre-là que les Européens évalueront le plus strictement leur candidature. D’aucuns affirment d’ailleurs que la guerre permet au pays de procéder à la lutte anti-corruption à une vitesse jamais atteinte par les précédents pays candidats, souligne notre correspondant à Bruxelles, Pierre Bénazet.

Et lors de sa visite à Kiev, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a loué les « excellents progrès » réalisés par l’Ukraine. La Commission européenne avait mis sur la table sept réformes clefs et celles qui concernent l’indépendance de la justice, la liberté des médias et la lutte contre le blanchiment seraient considérées comme remplies. Mais la corruption, l’influence des oligarques et les droits des minorités nationales resteraient dans le collimateur de l’Union européenne.

Des progrès dans la lutte anti-corruption

Or l’Ukraine sait qu’elle doit faire de la lutte anti-corruption son cheval de bataille si elle veut rejoindre l’UE. Mais si les scandales sont nombreux, entre démissions de ministres et arrestations pour détournement de fonds qui font la Une des journaux, il y a aussi du mieux, comme en témoigne Oleksandr Kalitenko, juriste au sein de Transparency International, au micro de notre correspondante à KievEmmanuelle Chaze.

« Beaucoup de choses ont été faites, un registre ouvert accessible au public, la restauration de l’obligation pour les partis politiques de rendre un rapport sur leurs finances. Une autre bonne démarche a été l’adoption de la stratégie anti-corruption au niveau fédéral. Vous voyez aussi que dans les médias, il y a des articles sur les soupçons portés sur des personnes publiques, certains scandales, et c’est un bon signe, parce que ce serait bien plus dangereux si, au lieu de ça, il y avait le silence. »

Kalitenko, comme d’autres juristes, souhaitent voir plus d’indépendance accordée aux organes de lutte contre la corruption, notamment pour éviter les interférences ou conflits d’intérêts, depuis l’agence anti-corruption au procureur désigné, en passant par la haute-cour et l’agence de prévention contre la corruption. Pour cela Transparency International a proposé 85 recommandations que le gouvernement peut choisir, ou non, d’examiner.

 

Avec RFI

A propos guiquo-admin

Check Also

France: plusieurs prisons visées par des incendies de véhicules et des tirs d’armes automatiques

En France, plusieurs établissements pénitentiaires ont fait l’objet d’incendies de véhicules et celui de Toulon, …

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *