Le réchauffement en Afrique provoque des phénomènes météo extrêmes qui aggravent l’insécurité alimentaire, alors que la productivité agricole chute.
Les aléas météorologiques, climatiques et hydrologiques ont touché directement en 2022 plus de 110 millions de personnes en Afrique et provoqué des dommages économiques de 8,5 milliards de dollars, a annoncé l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Selon elle, 5000 décès ont été signalés par suite de sécheresse et d’inondations. Le nombre réel de victimes est probablement « beaucoup plus élevé » en raison de sous-déclaration, a-t-on ajouté.
La croissance de la productivité agricole en Afrique a chuté de 34 pour cent depuis 1961. « Cette baisse est la plus élevée enregistrée par comparaison à ce qu’ont connu d’autres régions du monde », a indiqué l’OMM dans un nouveau rapport.
Dans ce rapport, « État du climat en Afrique 2022 », publié à l’occasion du Sommet africain sur le climat à Nairobi, l’OMM a indiqué qu’au cours de la période 1991-2022, l’Afrique a enregistré un taux moyen de réchauffement de +0,3 °C/décennie, contre +0,2 °C/décennie entre 1961 et 1990.
C’est en Afrique du Nord, où les canicules ont alimenté des incendies en Algérie et en Tunisie en 2022, que le réchauffement a été le plus rapide, a ajouté le rapport publié avec la Commission de l’Union africaine et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique.
La Corne de l’Afrique a subi sa pire sécheresse depuis 40 ans. L’Éthiopie, le Kenya et la Somalie ont été particulièrement frappés. En Somalie, les effets de la sécheresse ont poussé près de 1,2 million de personnes à quitter leur foyer en 2022. Dans le même temps, de nombreuses régions du Sahel ont subi d’importantes inondations pendant la mousson. Le Nigéria, le Niger, le Tchad et la moitié sud du Soudan ont été particulièrement touchés.
Alors que le continent n’est responsable que d’une proportion infime des émissions mondiales, l’Afrique pâtit de manière disproportionnée du changement climatique, a-t-on souligné.
Avec dpa-news