Après un report de 24 heures, officiellement en raison de défis logistiques, le président iranien Ebrahim Raïssi entame mercredi 12 juillet sa tournée africaine de trois jours, allant au Kenya, en Ouganda et au Zimbabwe. Avec une délégation d’entrepreneurs, M. Raïssi doit rencontrer ses trois homologues, mais aucun autre détail sur son programme n’est connu. Cette première tournée en Afrique d’un leader iranien depuis onze ans constitue une nouvelle étape dans l’offensive diplomatique de Téhéran.
Selon l’agence officielle Irna, Ebrahim Raïssi, à la tête d’une délégation comprenant des hommes d’affaires, rencontrera lors de cette tournée ses homologues kényan William Ruto, ougandais Yoweri Museveni et zimbabwéen Emmerson Mnangagwa. Cette tournée africaine reflète la volonté affichée par Téhéran de multiplier les partenaires politiques et économiques. Cela dans le but de contourner les sanctions occidentales qui lui sont imposées en raison de son programme nucléaire.
« C’est un nouveau départ avec les pays africains », a déclaré en début de semaine le chef de la diplomatie iranienne. Des pays qui, selon lui, sont « très désireux de développer leur relation avec l’Iran » sur les plans économiques et commerciaux. Mais pas seulement : à en croire Téhéran, ce rapprochement se fait également sur la base d’une « vision politique commune ».
Tenter de sortir d’une grave crise économique
L’Iran, qui traverse une grave crise économique avec notamment une inflation record, espère, grâce à cette offensive diplomatique, trouver une issue aux nombreux défis auxquels il doit faire face. Elle s’inscrit également dans un cadre que M. Raïssi a expliqué en recevant le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf : développer les relations politiques et économiques avec Alger comme avec les trois capitales africaines qu’il visite actuellement.
Téhéran a parallèlement renforcé ses relations avec Moscou et Pékin. Le président Raïssi s’est récemment rendu en Indonésie et son pays vient tout juste d’intégrer l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Il a saisi l’occasion pour réitérer son appel à casser l’hégémonie du dollar sur l’économie mondiale.
En juin dernier, le président de la République islamique a aussi effectué une tournée dans trois « pays amis » de l’Amérique latine : Venezuela, Nicaragua et Cuba. Pendant ces déplacements, il a alors dénoncé « les puissances impérialistes », visant notamment les États-Unis.
Selon Thierry Coville, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et spécialiste de l’Iran, « cela fait au moins deux décennies que la République islamique d’Iran essaie de développer des relations diplomatiques et économiques avec l’Afrique »
Avec RFI