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Dans l’optique de lever le tabou sur la sexualité de la jeune fille particulièrement les menstrues, l’ONG « Action des Femmes et Filles de Guinée » a organisé ce dimanche 28 mai 2023 au palais du peuple de Conakry à l’occasion de la célébration de la journée internationale des menstrues, une campagne de distribution des serviettes hygiéniques aux filles.
Cette rencontre a réuni des personnalités sociopolitiques autour de ce sujet jusque-là tabou en Guinée.
Devant les membres du gouvernement, partenaires, artistes et experts en la matière, la présidente de l’ONG, Batrou Cissoko initiatrice a précisé que cette action s’inscrit dans le cadre du projet » Mon hygiène ma sécurité sanitaire ».
Pour elle, cette idée est venue après un constat sur l’inexistence de la communication entre les jeunes filles et leurs parents sur la menstruation.
« Si les règles sont naturelles, un tabou les entoure encore dans notre société. La gêne et la peur de parler entraînent un manque d’informations chez les jeunes filles, notamment les adolescentes. D’après les enquêtes, 95% des jeunes filles en Guinée ne bénéficient pas d’une éducation sexuelle, ni dans nos institutions à caractère éducatif, ni dans nos différentes familles », déplore la présidente de l’ONG AFFIG.
Poursuivant, elle souligne que ce manque d’informations entre jeunes filles et parents n’est pas sans conséquence, cela peut être à l’origine des infections, des maladies sexuellement transmissibles, des grossesses non désirées qui peuvent créer une situation compliquée.
« Pour solutionner le problème, plusieurs actions sont prévues dont entre autres, la sensibilisation des parents pour une communication adéquate avec leurs jeunes filles quand elles sont à leurs périodes de menstrues, ou quand elles voient pour la première fois leurs menstrues ; sensibiliser les jeunes filles à lever le tabou sur les questions liées à la gestion de leurs menstrues. Nous avons un projet en parallèle qui est l’installation des points de vente des serviettes hygiéniques dans toutes les écoles et universités pour permettre aux jeunes filles de se procurer de ces serviettes hygiéniques de qualité et à un prix abordable ». A-t-elle souligné
Parmi les panélistes, Dr Makalé Traoré, femme politique ayant un parcours reconnu dans les ONG de défense des droits des filles et femmes de Guinée a fait savoir que les menstrues ne sont pas une maladie, c’est un état chez la femme.
Plus loin, elle a rappellé que des actions majeures étaient entreprises pour apprendre aux jeunes filles sur les notions liées à leurs périodes de menstruation.
« Il y avait dans les écoles les cours d’hygiènes, c’est-à-dire, ce que les parents n’abordent pas par pudeur ou par méconnaissance, de l’utilité de cette information. L’école vous explique de façon schématisée et les garçons aussi sont associés à cette démarche. Je regrette le manque de conversation entre les filles et leurs parents sur ce sujet. »
L’autre pan de la communication de la présidente du PACT était axé sur les femmes au foyer qui, elle appelle à l’abandon de » cette forme de violence à l’égard des mères.
« Une femme qui a ses menstrues à le droit d’être à côté de son mari. Donc, cette forme de violence aussi existe et il faut en parler ».
De son côté, la ministre de l’action sociale, de l’enfance, de la promotion féminine et des personnes vulnérables, Nanette Conté, a rassuré les initiateurs de cette rencontre de la disponibilité de son département à accompagner ce projet.
« Elles peuvent toujours compter sur le département, sur ma personne et sur la direction de la promotion féminine. Je voudrais aussi inviter tous les partenaires à m’aider à ce que nous puissions introduire ce sujet de formation de l’hygiène, mais surtout la formation de la sexualité au sein de nos écoles et de formation professionnelle », suggère-t-elle la ministre Nanette Conté.
Cette rencontre marquée par la présence des artistes vedettes du moment a pris fin par la distribution gratuite de 3000 serviettes hygiéniques aux filles et femmes. Dans les prochains jours, 500 autres seront transportées à l’intérieur du pays pour y être remises aux jeunes filles.
Ibrahima Limbita Camara
