Par ailleurs, un « important » lot de cartes essence a été remis à la CMCF 3 afin de couvrir ses besoins en carburant lors des prochains mois d’activité, a indiqué EUCAP Sahel Niger, dirigée depuis janvier 2021 par la policière allemande Antje Pittelkau. Une CMCF est, d’après la même source, un dispositif opérationnel, mobile et novateur, développé par l’État nigérien afin de lutter contre de multiples phénomènes endémiques aux zones frontalières comme le terrorisme, la migration irrégulière, la traite des êtres humains, la contrebande, et la criminalité organisée.
Elle entend améliorer la surveillance, le contrôle et la sécurisation des frontières terrestres, fluviales et lacustres avec les pays limitrophes du Niger. Comptant environ 250 femmes et hommes répartis en cinq sous-unités, chaque CMCF est capable de couvrir une zone de 200 kilomètres carrés, a-t-on expliqué. Déployées au Sud-ouest du Niger, les CMCF 1, 2 et 3 ont été mises en place respectivement, en 2017 à Maradi, en 2020 à Birni N’Konni, et en 2022 à Téra.
Situation sécuritaire « alarmante » à cause du terrorisme
Maradi et Birni N’Konni sont situées sur la frontière avec le Nigeria où sévit Boko Haram, un groupe terroriste affilié à l’État islamique. Quant à Téra, elle relève de la région de Tillabéri (Sud-ouest) située dans la « zone des trois frontières » du Liptako-Gourma, partagé entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Dans cette zone la situation sécuritaire est, selon l’Organisation des Nations unies (ONU), « alarmante » à cause du terrorisme. La CMCF 1 a été exclusivement financée par les États-Unis, tandis que les CMCF 2 et 3 sont cofinancées par l’Allemagne. Le Sahel est confronté à des menaces sécuritaires majeures : terrorisme, montée de l’extrémisme violent, et criminalité organisée tels que les trafics de stupéfiants, d’armes et la traite des personnes.
Dans cette région, le terrorisme est aggravé par la faiblesse des gouvernements, la forte croissance démographique, le manque d’eau et de nourriture, les conflits intercommunautaires et le changement climatique. La plupart des activités terroristes au Sahel se déroulent dans des zones frontalières où la présence des États est très faible. Pour l’UE, les défis sécuritaires dans la région posent, à terme, des « risques pour la stabilité en Europe ».
Avec dpa-news