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La junte guinéenne accentue la pression sur deux géants miniers

Le chef de la junte au pouvoir en Guinée, le colonel Mamady Doumbouya, a « imposé » un délai de 14 jours pour la création de la co-entreprise chargée de l’exploitation d’un immense gisement de fer, a annoncé la télévision publique guinéenne RTG.

Un accord tripartite a été signé il y a trois mois pour une durée de 35 ans, entre l’Etat guinéen, l’anglo-australien Rio Tinto Simfer et Winning Consortium Simandou, en vue de l’exploitation du site de Simandou (sud-est), un des plus vastes gisements de fer au monde.

Cet accord prévoit la construction d’un chemin de fer d’environ 670 km pour relier le corridor minier à un port minéralier sur la côte guinéenne au sud de Conakry. Ils doivent être terminés en décembre 2024. Et la première production commerciale devrait voir le jour au plus tard le 31 mars 2025.

« Nous constatons un décalage entre votre vision de la mise en œuvre des termes de l’accord cadre, et nos attentes. Cette situation est non seulement regrettable, mais aussi inacceptable pour l’Etat guinéen », a déploré en fin de semaine le chef de la junte. « Pour avancer efficacement j’attends la création de la co-entreprise dans un délai de quatorze jours », a-t-il déclaré aux dirigeants des deux géants miniers réunis vendredi à Conakry.

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L’exploitation est entravée depuis des années par les litiges sur les droits miniers, les soupçons de corruption et l’ampleur des investissements à réaliser dans une région enclavée et un pays cruellement dépourvu d’infrastructures. L’ensemble du projet représente plusieurs milliers d’emplois directs.

Les membres du gouvernement ont également été reçus samedi par le chef de la junte et ont livré un premier compte-rendu de leur tournée d’un mois à l’intérieur du pays, a rapporté la RTG. « Le constat est douloureux, il faut le dire. Nous avions une compréhension de ce que nous croyions être la Guinée, mais, le constat est encore plus violent », a déclaré le Premier ministre Mohamed Béavogui.

« Nous avons vu une Guinée à l’intérieur où il y avait, dans une grande partie, l’absence de l’État. Il y avait l’absence de gouvernance, il y avait l’absence des commis de l’État… Les hommes manquent, les moyens manquent, les systèmes manquent », a-t-il poursuivi, déplorant également des infrastructures très défaillantes voire inexistantes.

Le Premier ministre guinéen a promis un rapport « dans les jours qui viennent » avec des propositions « concrètes ».

Le colonel Doumbouya s’est fait investir président à la suite d’un coup d’Etat militaire en septembre 2021. Il s’est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans.

 

Avec AFP

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