La junte au pouvoir au Mali a affirmé lundi soir avoir mis en échec la semaine passée une tentative de coup d’Etat mené par des officiers et soutenu par un pays occidental, non-précisé.
Le communiqué lu à la télévision d’Etat ne donne quasiment aucune précision sur ce qui se serait produit. Il fait état d’interpellations sans plus de détails. Il indique que les contrôles ont été renforcés aux sorties de la capitale Bamako et aux frontières. Aucune information n’avait filtrée jusqu’à lundi soir sur une tentative de coup de force qui serait survenue la semaine dernière.
Le Mali, plongé dans des crises sécuritaire et politique profondes depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012 dans le nord, a été le théâtre de deux coups d’Etat menés par le même groupe de colonels en août 2020 et mai 2021. Le pays est désormais dirigé par une junte qui s’est détournée de la France et de ses partenaires, et s’est tournée vers la Russie pour tenter d’endiguer la propagation jihadiste qui a gagné le centre et le Burkina Faso et le Niger voisins.
Les militaires sous la conduite du colonel Assimi Goïta ont renoncé à leur engagement initial de rendre le pouvoir à des civils après des élections programmées en février 2022.
« Dans le dessein malsain de briser la dynamique de refondation du Mali, un groupuscule d’officiers et de sous-officiers anti-progressistes maliens a tenté un coup d’Etat dans la nuit du 11 au 12 mai 2022 », dit le communiqué du gouvernement dit de transition installé par les militaires. « Ces militaires étaient soutenus par un Etat occidental », ajoute-t-il sans plus de précision.
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« La tentative a été déjouée grâce à la vigilance et au professionnalisme des forces de défense et de sécurité », poursuit-il. Les personnes interpellées seront remises à la justice, dit-il. Le document est silencieux sur leur identité et le lieu de leur détention.
Un responsable militaire s’exprimant sous le couvert de l’anonymat compte tenu de la sensibilité du sujet a parlé d’une dizaine d’interpellations effectuées, et indique que d’autres étaient en cours. « Tous les moyens nécessaires » sont mobilisés pour l’enquête et la recherche de complices, dit le communiqué gouvernemental. Le gouvernement y assure « que la situation est sous contrôle et invite les populations au calme ».
Le colonel Goïta, investi président de transition en juin 2021, avait été visé au mois de juillet suivant par l’attaque d’un homme qui avait tenté de le poignarder. Il s’en était tiré indemne. Son agresseur était décédé quelques jours après. Les autorités avaient invoqué une dégradation de son état de santé au cours des investigations, sans plus de précision. Aucune information n’a été rendue publique depuis lors sur l’évolution de l’enquête.
La junte, confrontée à des sanctions imposées par l’organisation des Etats ouest-africains Cédéao, martèle un discours patriotique et souverainiste. Les opposants peinent à se faire entendre.
Avec AFP