Chers compatriotes,
J’ai été particulièrement heureux d’apprendre que mes anciens codétenus Elhadj Chérif Bah, Cellou Balde, Ousmane Gaoual Diallo et Abdoulaye Bah, tous hauts responsables de l’UFDG avec lesquels j’ai été arbitrairement arrêté et injustement incarcéré, après avoir passé ensemble de longs mois de détention, ont pu finalement retrouver la chaleur du foyer familial.
Ma satisfaction est plus grande, pour le doyen Chérif avec lequel je partageais, avant son admission à l’hôpital, la même cellule et pour lequel je nourrissais de sérieuses inquiétudes en lien avec sa santé que je sais fragile, ainsi que son âge avancé, qui d’un point de vue éthique, est inadapté pour subir les rigueurs de la prison.
Chers compatriotes,
La direction morale que nous entendons donner à notre pays doit nous interdire de suivre ceux qui nourrissent une obsession maladive et une volonté dévorante de segmentation de notre pays en des enclaves ethniques en s’amusant à jouer avec la corde sensible qu’est l’ethnie.
Nous devons comprendre que cela fait partie de l’un des points d’appui de la monstrueuse doctrine cynique de ceux qui nous gouvernent et qui consistent à réduire notre combat, non pas en un affrontement entre visions divergentes, mais en une opposition et un conflit entre communautés.
Nous devons refuser de prêter le flanc à ce genre de piège facile. Combien de fois allons-nous rappeler à ce gouvernement que la politique du ressentiment, du cantonnement communautaire et de l’exacerbation des clivages identitaires n’est pas une recette pour gouverner.
Surtout que leur propension quasi-addictive consistant à nous mettre dans les enclaves ethniques n’affecte pas que notre vivre ensemble, elle nuit à notre sécurité et à notre avenir.
En ce qui me concerne, les valeurs auxquelles je crois m’interdisent d’entrer en collision ou en combine avec ce genre de turpitude morale, tout simplement parce que je veux sortir de prison pour sauver ma petite tête.
#Liberezles