Le trajet Boké-Boffa-Conakry était aux dires de certains l’un des meilleurs dans le pays. Mais au constat de notre reporter cette infrastructure routière est en train, tout comme les autres voies de se dégrader au jour le jour.
Lisez le carnet de route qui nous mène de la commune urbaine de Boké pour la ville de Conakry. D’emblée il convient de préciser contrairement aux autres routes nationales à travers le pays, celle de la nationale que nous parlons est plus ou moins bien a-t-on apprit. Par endroits nids de poule, de goudron complètement décaper sont enregistrés au fur et à mesure que vous l’arpenter, notamment sur le premier pont à la sortie de la ville de Boké qui reste le premier pourvoyeur du trésor du pays d’Alpha Condé. Un peu après ledit pont, ce sont plusieurs mètres de goudron qui ont été décapés visiblement pour être reprofiler à nouveau. A ce niveau le passage des engins moyens et lourds fait soulever de poussières au grand dam des habitants de la localité notamment de Fodécontéya, qui relève de la sous-préfecture de Kolaboui. Cette situation de dizaine mètres de goudron enlevé est visible au centre de la ville de Kolaboui aussi.
De la sortie de cette commune rurale de développement, CRD, disons après les rails de la Compagnie des bauxites de Guinée, CBG les usagers parcourent plusieurs kilomètres de bitume sans un seul nid de poule. Ils en commenceront à freiner à cause des ouvertures du goudron à partir du village de Sinsourou puis à Dari, Singueya, mais aussi à Kolia. Là, un barrage est érigé par des gendarmes d’oú chaque transporteur en commun donne à la libanaise 5000 fgn. Il faut être quelqu’un de très vigilant pour constater que votre chauffeur a donné quelque chose au compagnon d’armes.
Poursuivant le trajet, les trous nous accueillent à nouveau à Seniya puis à Kankako. Là, également c’est un autre barrage, mais cette fois-ci ce sont des civils qui l’on érigé près d’un grand trou, tenu par des adolescents d’une tranche 10 à 16 ans. Mais à ce niveau à la différence du barrage tenu par des gendarmes où notre chauffeur s’est arrêté devant la corde, celui des civils, il a forcé la situation bien que la corde ait été tendue par des jeunes gens. « Il faut déposer quelques choses (argent) » ont laissé entendre les enfants. Pour ceux qui le ne savent pas, ces derniers pour se sucrer sur le dos des usagers, ils font semblant de réparer la route et derrière ils demandent quelques francs.
Cette situation se trou après trou nous a mené jusqu’au village de Pathéa et quelques kilomètres un ouvrage de franchissement fait office de limite entre la préfecture de Boké et celle Boffa. De cette limite jusqu’au carrefour de la sous-préfecture de Toungnifily, en passant par l’entrée de la plage de Bel air l’état de la route reste plus ou moins confortable. Le seul gros hic qui frappe surtout un amoureux de la nature, c’est la destruction de la biodiversité, l’environnement est vraiment décimé. Cela perceptible à travers des centaines de sacs de charbons, l’on observe de loin la construction des fours, consumant des troncs d’arbres. Pis, après ce carrefour de la plage de Bel air des centaines d’hectares d’arbres sont rasés sur la montagne par des sociétés minières au profit de gisements.
Reprenons au volant, il faut préciser que de la limite de la préfecture Boké à Boffa et celle de Boffa à Dubréka, à part quelques nids de poule par endroits, la route est approximativement bonne.
L’aisance de conduire en s’appuyant toujours sur l’accélérateur se limite en atteignant le terroir de la préfecture de Dubréka. Cette partie de la Guinée regorge en son sein plusieurs goulots d’étranglement, les quatre ponts par exemple de la CRD de Tanènè. Dans le week-end du samedi dernier, une collision entre un camion et un mini-bus a obligé les usagers à éteindre leurs moteurs pendant plus d’une heure. Il a fallu l’intervention d’une équipe de la police pour débloquer la situation. Samedi, jour de marché de Tanènè : vendeuses de galettes, d’eau…, des bagages tout près de la route des marchands empêchent les conducteurs à se frayer le chemin. Les rackets des hommes en uniforme au niveau des quatre ponts, le poste de contrôle de Korira; l’ouvrage de franchissement de Soumba constituent les autres points où les passagers sont confrontés à d’énorme difficultés.
Le reste du trajet pour rejoindre la capitale guinéenne, notre reporter n’en dira pas plus, bon nombre de nos lecteurs en savent déjà : un véritable parcours du combattant.
Richard TAMONÉ pour Guineequotidien.com