Samia Suluhu Hassan est la première femme présidente de Tanzanie. La vice-présidente a prêté serment devant le juge en chef Ibrahim Juma au palais de la République à Dar es Salaam, la capitale. Elle devient le sixième président de la Tanzanie après le décès du président John Pombe Magufuli le 17 mars, suite à des complications cardiaques.
Adjointe du président Magufuli depuis 2015, elle doit effectuer le reste du mandat de cinq ans à la tête du pays, comme le veut la constitution tanzanienne.
Âgée de 61 ans, Samia Suluhu Hassan devrait devenir la seule femme actuellement chef d’État en Afrique – la présidence éthiopienne étant un rôle essentiellement cérémonial – et rejoindre une courte liste de femmes du continent qui ont atteint le sommet.
Mercredi soir, elle avait la tâche d’annoncer aux Tanzaniens le décès du président John Magufuli. Elle l’a désormais remplacé à la tête du pays.
D’abord élue en tant que colistière de Magufuli en 2015, elle a été réélue l’année dernière en même temps que lui et, selon la constitution, elle devrait gérer le reste du mandat de cinq ans à la tête du pays.
Elle serait donc la seule femme chef d’État actuelle en Afrique – la présidence éthiopienne est un rôle largement cérémoniel – et rejoindre une courte liste de femmes du continent qui ont atteint le sommet.
La femme de 61 ans est affectueusement appelée Mama Samia – dans la culture tanzanienne, ce surnom reflète le respect dont elle fait l’objet, plutôt que de la réduire à un rôle sexué.
Mais elle a été un choix surprise pour une colistière en 2015, sautant par-dessus plusieurs autres politiciens plus importants du parti Chama Cha Mapinduzi (CCM), qui a été au pouvoir sous une forme ou une autre depuis l’indépendance en 1961.
Élue pour la première fois à une fonction publique en 2000, elle s’est fait connaître au niveau national en 2014 en tant que vice-présidente de l’Assemblée constituante, créée pour rédiger une nouvelle .
En termes de personnalité, elle contraste avec Magufuli.
Alors qu’il semblait impulsif, n’ayant pas peur de parler sans réfléchir et de faire part de ses sentiments, elle est plus réfléchie et posée.
On dit aussi qu’elle sait écouter et qu’elle croit au respect des procédures.
« Un leader compétent«
Un député, January Makamba, qui a travaillé avec elle au bureau du vice-président, l’a qualifiée de « femme politique la plus sous-estimée de Tanzanie ».
« J’ai observé de près son éthique de travail, sa prise de décision et son tempérament. Elle est un leader très compétent », a-t-il déclaré.
Mais la place qu’elle occupe en termes de politique n’est pas encore claire. Elle doit notamment décider si elle poursuit l’approche sceptique de son prédécesseur face au coronavirus.
Il ne fait aucun doute qu’elle est loyale envers le président, mais elle n’a pas peur de faire cavalier seul.
La preuve la plus significative en est sans doute la visite qu’elle a rendue en 2017 au chef de l’opposition Tundu Lissu à l’hôpital de Nairobi, la capitale du Kenya, après qu’il a survécu à une tentative d’assassinat.
Les gens spéculant sur l’implication d’agents de l’État, les images de la visite ont provoqué une onde de choc dans le pays.
M. Lissu s’est exilé par la suite – il est revenu brièvement pour prendre part aux élections l’année dernière – mais il est retourné vivre en Belgique, affirmant avoir reçu de nouvelles menaces de mort.
Vie privée:
Bien qu’elle soit vice-présidente depuis 2015 et qu’elle ait été ministre d’État dans le précédent gouvernement, on sait peu de choses sur la vie privée de Mme Samia.
Elle est née en janvier 1960 à Zanzibar – les îles semi-autonomes au large des côtes de la Tanzanie continentale. Elle a ensuite étudié l’administration publique, d’abord en Tanzanie, puis à l’université de Manchester.
En 1978, elle a épousé Hafidh Ameir, qui est connu pour être un universitaire spécialisé dans l’agriculture. Depuis que Mme Samia est devenue vice-présidente, le couple n’a pas été photographié ensemble.
Ils ont quatre enfants dont un, Mwanu Hafidh Ameir, qui est actuellement membre de la Chambre des représentants de Zanzibar.
Avce AFP