Derrière la maison funéraire Sopema Funerals, dans le township sud-africain de Soweto, un conteneur réfrigéré autrefois destiné à stocker des marchandises périssables est reconverti pour entreposer les cadavres.
Pays africain le plus touché par le coronavirus, l’Afrique du Sud compte plus d’un demi-million de cas avec environ 9 000 décès. Les entreprises de pompes funèbres comme Sopema Funerals ont pris des mesures pour faire face à l’afflux de corps dans leurs morgues.
Entouré de cercueils dans sa salle d’exposition et portant un masque et une visière de protection, Monageng Legae, le propriétaire de Sopema Funerals, explique qu’il a effectué 85 enterrements en juin et 75 en juillet, contre 30 par mois à la même époque l’année dernière.
Mais le coût du conteneur, auquel s’ajoutent les dépenses liées à une salle d’attente extérieure temporaire et du personnel additionnel dont une équipe de nuit supplémentaire, ont quasiment effacé les revenus supplémentaires.
Même Avbob, le plus grand fournisseur de services funéraires d’Afrique du Sud, a dû procéder à des changements. L’entreprise, qui retrace ses origines à la pandémie de grippe espagnole de 1918, dit avoir enterré environ 25 % des morts dus au coronavirus dans le pays.
La compagnie a vu le nombre d’enterrements augmenter de 60 % en juillet, selon Pieter van der Westhuizen, son directeur général des services funéraires. Il ajoute qu’Avbob a installé 13 morgues supplémentaires dans des conteneurs et en construit 4 autres.
M. Legae plaide donc pour que les autorités viennent en aide à son industrie. « Les gens oublient que cette industrie joue en fait un rôle essentiel », déclare-t-il.