« Le mouvement de la Nouvelle Génération de Leadership pour la Réconciliation Nationale » a organisé samedi 14 mars 2020 à Conakry, une conférence débat dans le but d’attirer l’attention sur plusieurs sujets qui handicapent notre jeune démocratie.
Pour le conférencier Dr Oumar Diallo, consultant international en gestion et appui à la recherche, spécialiste en gouvernance et politiques publiques, il a déploré le séjour prolongé de l’ancien chef de la junte militaire, Moussa Dadis Camara au Burkina Faso.
« Pour moi, s’il (Dadis Camara) a fait quelque chose ou on l’accuse de quelque chose, est-ce que c’est vrai, on ne sait pas ? Est-ce que c’est un coup qui a été formé contre lui ? On doit le savoir. Pourquoi les autres sont là, mais lui il ne vient pas en Guinée, étant guinéen ? Cela est une injustice. C’est une injustice de le laisser en dehors de son pays. S’il a commis des erreurs, on l’accuse d’être auteur de tuerie de plus de 150 guinéens, il n’a qu’à rentrer et qu’il soit jugé en Guinée parce que vous voyez Sarkozy par exemple qui a détruit la Libye, il est dans les mains de la justice française, il ne sera jamais transféré à la CPI ».
« Ils ne vont jamais accepter cela. Mais pourquoi nous chaque fois il faut prendre des gens pour les envoyer à la CPI et quand il va à la CPI c’est l’État guinéen qui va financer son procès, ce n’est pas normal. C’est un frère guinéen qui est accusé d’avoir tué des guinéens. Donc il n’a qu’à rentrer en Guinée pour être jugé devant les guinéens et devant les victimes parce que si effectivement on veut faire justice, on ne peut prendre les familles des victimes pour les envoyer à la CPI, ce n’est pas possible. Ensuite on ne sait pas est-ce que c’est lui qui a tué ou on a formé un complot contre lui, qui en sait ce qui s’est passé ?»
Poursuivant le débat, Dr Oumar Diallo n’a pas manqué de dénoncer que pour assurer l’équilibre entre le pouvoir exécutif et pouvoir judiciaire, il faut faire en sorte que les membres des instances juridictionnelles soient élus. Qu’ils ne soient pas nommés par décret du président de la République.
« Tant que c’est le président de la République qui nomme les magistrats ou les membres de la cour constitutionnelle et la cour suprême, on n’aura pas l’indépendance de la justice ». Explique-t-il le conférencier.
Ibrahima Limbita Camara