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« Célébrer le 8 Mars, c’est aider la femme à aller en avant, garantir son épanouissement », confie Aminata Tounka, Coordinatrice médias au Search Common Groun

En prélude de la célébration de la fête internationale des droits des femmes, Aminata Tounka, Coordinatrice médias  et Cheffe de projets au Search Common Groun a accordé une interview à un des reporters de votre site en ligne, Guineequotidien.com. Au cours de cet entretien, des questions liées à la célébration du 8 Mars, le combat politique de la Guinéenne et la place qu’elle doit occuper, ont été entre autres abordées.  Lisez !

Guineequotidien.com: C’est quoi pour vous célébrer le 8 Mars ?

Aminata Tounkara: Célébrer le 8 Mars, c’est résoudre un certain nombre de problèmes  de la femme guinéenne a et qu’elle rencontre souvent. Nous connaissons tous le quotidien de la femme africaine en général. Pour moi, célébrer cet anniversaire, c’est aider la femme à aller en avant, garantir  son épanouissement.

Pour la célébration de la fête des femmes de 2020, « Je suis de la Génération Egalité : Levons-nous pour les droits des femmes » a été choisi comme thème. Quelle est votre lecture ?

Depuis plusieurs années maintenant, j’ai franchement quelques problèmes par rapport aux thèmes choisis qui, il faut le préciser ne répondent pas aux réalités africaines. Par exemple, si on choisit un thème qui va avec les réalités des femmes Françaises, cela ne répond pas forcement à nos attentes. Les réalités des pays diffèrent, c’est pareil entre les femmes.

Pour moi, les thèmes doivent être revus parce qu’ils ne collent pas à nos réalités et ne répondent pas à nos attentes. Ça nous ne nous permet pas vraiment de nous épanouir et  garantir notre épanouissement, autonomisation comme les femmes aiment le réclamer. Ça, c’est un.

Deuxièmement, quand vous regardez ce thème, vous vous rendrez compte que les femmes font des uniformes, elles vont au palais pour aller chanter et danser. C’est la joie totale, on célèbre la femme. Mais les problèmes n’ont pas changé. L’année prochaine, nous serons là encore avec les mêmes problèmes.

On veut qu’elle soit autonome mais elle ne l’est pas encore. C’est pour dire qu’on ne tire pas leçons des précédentes fêtes.

On paye le tissu de notre pays, uniformiser tout. C’est beau de voir les femmes dans ces tenues, le textile guinéen attire plus d’un Guinéen. Mais à l’intérieur de tout ça, est ce qu’on a ce qu’on cherche, pas du tout. Le tissu qu’on a acheté l’année dernière, est ce que cela a amélioré le travail des femmes pour ce tissu-là. Ce n’est pas évident.

Cette année, on a pris la forêt sacrée. Est-ce que cela va améliorer le travail de ces femmes, est ce que ça va les permettre d’accéder aux ingrédients  qui rentrent dans la confection du tissu. Ce qui n’est pas également évident. Pour moi, ça ne résous pas tous les problèmes. Organiser une réflexion interne pour vraiment choisir des thèmes qui collent à nos réalités.

Quel regard portez-vous sur les questions de viols, d’excision ?

L’excision est  un refus. Nous savons combien de fois le monde se bat contre ce phénomène. A l’intérieur du pays des grandes et petites filles sont victimes d’excision.  Il y a une défaillance au niveau de la justice. Si une personne coupable est arrêtée et condamnée à la hauteur de sa forfaiture, ça réduira voire mettre fin à la pratique.  C’est vrai qu’il y a des interpellations mais  c’est la sanction que je trouve faible. C’est pourquoi, je dis que la justice a un grand rôle à jouer dans ce domaine.

C’est vrai que le ministère de l’Action sociale s’implique mais il doit faire une forte sensibilisation. En plus, des stratégies de dénonciations doivent être mises en place ou renforcer. Je sais tout ça existe mais il faut renforcer.

Selon vous, qu’est-ce qu’il faut aux femmes pour une autonomisation effective ?

Etre très audacieuses, arrêter de se sous-estimer. La Guinéenne peut faire plusieurs choses. Nous sommes très fortes et dynamiques bref nous avons de la potentialité. Mais la solidarité féminine qui manque. Cela ne peut pas s’obtenir dans la bouche, de façon théorique. Il faut de façon pratique que nous soyons très solidaires, engagées pour atteindre nos objectifs. Si elle n’est pas effective, l’épanouissement de la femme sera extrêmement difficile. C’est pourquoi, elle doit sortir de cette timidité pour s’affirmer.

Quelle chance donnerez-vous aux  femmes sur la parité ?

Ça dépendra de la stratégie, nous avons nos méthodes subtiles  pour pouvoir obtenir ce que nous voulons de façon très honnête et paisible. La parité est une évidence, ça peut être obtenue. Les droits de la femme doivent être respectés. Mais ça à nous de le faire respecter en montrant aux hommes que nous sommes prêtes et nous sommes à côté d’eux mais pas contre eux. Nous devons travailler en synergie pour pouvoir réussir.

Les femmes sont nombreuses à s’engager dans la politique. Mais elles sont moins présentes au niveau des  représentations. Votre réaction ?

En fait, c’est toujours certains hommes qui pensent que nous femmes, notre travail c’est d’applaudir, chanter et danser dans les partis politiques. C’est une chose qui je déplore très souvent. C’est vrai que c’est cette image que certaines femmes affichent au niveau des partis politiques. Mais, il n y a pas que ça. Nous pouvons faire beaucoup d’autres choses. Notamment être leader de parti, occuper des hautes fonction au somment des institutions nationales et internationales, de l’Etat.

 

Entretien réalisé par  Mouctar  Kalan Diallo

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