A l’instar des femmes des autres pays, la Guinéenne a également célébré, ce dimanche 08 mars, la journée internationale des droits de la femme. Au siège du parti MoDeL (Mouvement démocratique liberal), les femmes du bureau national ont commémoré la Journée en grande pompe sous le thème : la place et le rôle des femmes pour une alternance démocratique réussie en Guinée à travers une conférence débat. Fatou Keïta, activiste et présidente du MPL ( Mouvement Panafricain des Leaders) de Guinée a été choisie comme conférencière.
Devant des femmes et sympathisantes du MoDeL et d’autres partis politiques, Fatou Keita a mis l’occasion à profit pour expliquer certains faits qui empêchent la guinéenne de jouer pleinement son rôle .<< Cette réalité se voit notamment sur le plan culturel et social, par des inégalités. L’utlisation de certains jouets est un cas . Les filles grandissent dans un cadre qui montrent qu’elles sont inférieures aux hommes. Par exemples, les petites filles ne doivent pas jouer avec un fusil, les avions, les voitures. Ces derniers sont uniquement réservés aux garçons. En plus, à la maison, tous les travaux domestiques , vaisselles, cuisines,… sont réservés aux filles. Ce sont des comportements qui font qu’elles se voient inférieures à bas âge.
En dépit qu’un cadre juridique , politique est cré, les inégalités persistent parce que nous avons été élevées avec. A celà s’ajoute l’excision. Oû dans certaines communautés, le sujet reste tabou et la pratique continue avec des conséquences qui peuvent aller jusqu’à la mort>>, a-t-elle situé.
Parlant de l’éducation, Fatou Keita a rappelé que dans certaines communautés, <|< on pense qu’aller à l’école est réservé aux garçons et les filles doivent rester à la maison pour faire les travaux domestiques et apprendre certaines choses parce que ces dernières sont destinées uniquement au mariage, donc elles n’ont rien à faire.>>
Dans le domaine de l’administration et politique, notre oratrice a révélé que des femmes sont reléguées au second plan. Et, pour relever ce défis, elle a suggéré : << Une bonne éducation à la base et il faut qu’elle soit prise en compte. Bien qu’il y a des difficultés pour scolariser les filles.>>
Faisant une rétrospective, l’intervenante a rappelé qu’en 2017, il y avait seulement sept femmes ministres dans le gouvernement guinéen et en 2018, on a eu seulement quatre femmes. << Si je prends la CENI, nous n’avons que quatre femmes commissaires . Comment voulons-nous que la femme participe à l’alternance démocratique. A l’assemblée nationale, c’est l’échec parce que nous avons à peine 30% de femmes . Au niveau du FNDC, les femmes sont représentées au niveau même de la coordination mais malgré tout, elles ne sont pas dans le bureau stratégique et comment elles vont contribue ?>>, s’est elle interrogée.
Sur la même lancée, la présidente du Bureau national du PEDN et de la branche féminine du FNDC, Hadja Saranbhè Condé a soutenu que : << Le 8 Mars n’est la fête des femmes mais c’est la fête du droit des femmes. Et, je vous dis que légalité des sexes est un droit, l’émancipation est un droit. Ces droits ne peuvent s’exercer qu’à travers des institutions comme les partis politiques, les ONG. C’est pourquoi , nous nous battons pour nos droits, pour que les femmes aussi participent à l’émancipation, l’édification de la Nation guinéenne. Parce qu’il n y a pas de développement sans la participation effective des femmes. Bravo aux femmes. Participer aux activités des partis politiques, réclamer vos droits. Nous voulons changer cette société. Nous avons gagné le pari au niveau de l’assemblée nationale parcequ’il y aura désormais une parité. >>
La présidente du Bureau national des femmes du ModeL, Madame Diallo Mariama Dalanda Diallo a indiqué que cette rencontre rappelle le rôle de la femme dans l’alternance en Republique .<< La présence massive des militantes et sympathisantes de notre parti et des autres partis politiques du pays montre leurs engagements pour le respect des droits de l’homme et le développement. Nous sommes appelées, nous femmes du FNDC et toutes autres eprises de démocratie à célébrer nos droits, les droits des femmes.
C’est une occasion pour toutes les femmes de Guinée de s’interroger si les acquis dans ce domaine ont été respectés et valorisés par ceux qui nous gouvernent aujourd’hui. Le choix de notre thème répond grandement à cette aspiration>>, a-t-elle conclu.
Selon les femmes du bureau national du parti MoDeL, des series de rencontre sur le rôle de la femme dans le processus de démocratisation de la Guinée seront organisées durant tout ce mois dédié aux femmes.
Mouctar Legrand Diallo