Dans cet entretien qu’il a bien voulu nous accorder, El-hadj Moussa Diop, Expert électoral de la Fondation internationale pour les systèmes électoraux avec lui nous sommes revenus au sortir d’un atelier sur la prévention et la gestion du contentieux électoraux. Lisez…
Guineequotidien.com : Vous venez d’outiller certains acteurs de la société civile sur des questions de la prévention et la gestion des contentieux électoraux. Quel intérêt d’outiller ces derniers ?
El-hadj Moussa Diop : J’appartiens à une organisation : la Fondation internationale des systèmes électoraux qui a un projet de renforcement de capacités des acteurs de la société civile dans la prévention et la gestion des conflits électoraux. Donc nous avons décidés au cours de cet atelier de travailler dans le cadre de ce projet, d’outiller la société civile guinéenne notamment le COJELPAID et Action plus Guinée qui travaillent dans le cadre d’un consortium, pour les outiller sur les questions liées aux contentieux électoraux, notamment quelle stratégie développer pour prévenir les litiges électoraux et trouver également des moyens de résolutions.
En Afrique les élections sont sources de tensions et lors de la formation vous avez cité les noms de certains pays où les contentieux électoraux ont été résolus. Pouvez-vous revenus sur ces exemples ?
Le cas kényan m’intéresse beaucoup, parce qu’au Kenya il y a eu énormément de morts lors de la présidentielle de 2007 et une commission a été chargée d’étudier le système pour voir un peu quelles sont de lacunes. Dans ce cadre, il a été constaté que le fichier électoral posait un certain nombre de problèmes et des recommandations ont été faites et la société civile à travers un plaidoyer a été appuyée par le secteur privé qui a beaucoup souffert pendant ces évènements et une plateforme a été développée et qui a permis de résoudre beaucoup de problèmes. Le cas gambien également m’intéresse, parce que la société civile a utilisé un mécanisme de sensibilisation, mais aussi de formation, de l’éducation pour les électeurs à travers les théâtres, qui a permis de doter les éléments de la société civile un certain nombre de capacités pour résoudre ces questions.
Parlant maintenant des fichiers électoraux, les dispositions diffèrent d’un pays à l’autre. Beaucoup d’observateurs citent les dispositions fichier ghanéen qu’étant un fichier qui crée moins de problème au processus électoral. Qu’en pensez-vous ?
La Guinée dans ses dispositions électorales a fait l’option claire et nette du choix de la liste permanente. Il y a des pays comme le Ghana où la liste n’est pas permanente, où à la veille de chaque scrutin la liste électorale est mise plat, ce sont des listes périodiques où on recense les citoyens et se font inscrire. La Guinée a fait l’option de la permanente, il est lieu de faire le diagnostic de tout cela pour voir la bonne option à prendre compte tenu ce qui a été fait jusqu’à présent. Pour le reste, c’est l’Etat guinéen de déterminer la bonne l’option entre les différentes sortes de listes.
En Guinée dans la mise ne œuvre du processus électoral certaines dispositions juridiques entravent le cours normal du processus. Entant qu’Expert des questions électorales quel conseil avez-vous à l’endroit des acteurs de la société civile?
La société civile peut intervenir dans ce sens par exemple le cadre juridique, c’est l’objet des difficultés que l’on rencontre aujourd’hui, il est possible que la société civile fasse un plaidoyer pour voir quelles sont les lacunes observées dans l’exécution et la mise en œuvre du cadre juridique et faire des recommandations. Je crois avec l’appui des bailleurs des solutions pérennes peuvent être trouvées.
Pouvez-vous par exemple nous citer un cadre juridique ?
L’inscription des électeurs, en réalité tout le problème c’est l’inscription des électeurs. Il est possible de revoir la formule de la révision ordinaire, extraordinaire, toutes ces questions doivent pouvoir être revues. Ensuite il faut qu’il y ait davantage de consensus dans l’élaboration du fichier électoral. Parce qu’il faut faire en sorte que le cadre juridique soit consensus, que toutes les parties prenantes, les acteurs de la société civile soient mise à contribution pour que véritablement qu’on ait un cadre juridique consensuel pour éviter les conflits que nous connaissons.
Entretien réalisé par Kataco Katom