Il déplore aussi l’intimidation des défenseurs des droits de l’Homme, des journalistes, des ONG, des opposants au régime et les tirs à balles réelles sur des manifestants.
Virginie Battu-Henriksson est la porte-parole de l’Union européenne. Jointe par la DW, elle estime que « Pour l’Union européenne, les préparatifs du processus électoral et la décision de coupler les élections législatives du 1er mars 2020 avec l’organisation du référendum, divise profondément la Guinée. Nous avons appelé de manière claire à ce que l’unité et la paix en Guinée prévalent sur les intérêts partisans. »
Pour un dialogue inclusif
Amnesty International qui dit avoir dénombré plus de 70 morts dans la répression des manifestations en Guinée depuis 2015, se félicite de cette mobilisation des députés européens. « Le fait qu’on parle de ces décès et qu’on pointe du doigt la manière dont les forces de sécurité répriment ces manifestations est pour nous quelque chose de positif. La deuxième chose positive est l’accent qui est mis sur la nécessité de protéger les journalistes, les militants pro-démocratie et les militants des droits de l’homme. Enfin, la troisième chose positive c’est le fait d’encourager les autorités à diligenter des enquêtes et de traduire devant les tribunaux les personnes mises en cause« , dit François Patuel, chercheur à Amnesty International.
Si l’Union européenne se montre inquiète de la dégradation socio-politique en Guinée, de quels moyens de pression dispose-t-elle et ira-t-elle jusqu’à la prise de sanctions contre le pouvoir d’Alpha Condé, si ces recommandations n’étaient pas prises en compte ? « Plutôt que de moyens de pressions, nous sommes prêts à faciliter un dialogue inclusif en Guinée en partenariat avec les acteurs régionaux comme les Nations-unies, l’Union africaine et la Cédéao » indique Virginie Battu-Henriksson, porte-parole de l’Union Européenne.
La Guinée est le théâtre depuis la mi-octobre, de protestations qui ont fait au moins 29 morts, 28 civils et un gendarme, contre le projet prêté de longue date au président Condé de chercher à se succéder fin 2020 en modifiant la constitution. Une décision que les députés européens n’approuvent pas si l’on s’en tient au texte qu’ils ont adopté ce jeudi.
Avec dw.com