Insécurité : Le journaliste Moussa Traoré victime d’une attaque à domicile et menace de mort

Le reporter du site www.aminata.com et du groupe de presse l’Indépendant-le Démocrate, Moussa Traoré et sa famille ont été victimes d’une attaque et de menace de mort par des inconnus. L’acte s’est passé le 3 décembre 2019 au quartier Lambanyi, dans la commune de Ratoma où le journaliste réside avec sa famille. L’action intervenait au moment où il quittait son travail.  

Par ailleurs, les faits se sont déroulés dans les environs de 21h, quand quatre individus ont suivi notre confrère à bord des motos au moment où il rentrait chez lui. C’est dans sa propre cour que ces individus, après s’être introduits clandestinement,  se sont attaqués au journaliste en lui donnant des coups violents sur sa poitrine avant lui dépouiller de tous ses équipements de travail.

Encore sous le choc, Moussa Traoré nous explique les circonstances de l’attaque dont il a fait l’objet : «J’ai passé ma journée au travail. Vers 19h, j’ai pris ma voiture pour regagner mon domicile à Lambanyi. A cause des embouteillages qui se trouvaient sur la route, j’ai mis du temps pour arriver à la maison. Quand je suis arrivé devant ma cour, j’ai éteint ma voiture le temps pour moi d’ouvrir la cour et faire rentrer ma voiture. Ainsi, j’ai vu quatre personnes qui venaient à motos et qui sont rentrés brusquement dans la cour. Mais je pensais qu’ils venaient voir un de mes voisins.»

Poursuivant, il dira : « Le temps pour moi d’éteindre le moteur de ma voiture, un d’entre eux est venu taper la vitre, sur la portière côté chauffeur, et dès que je l’ai fait descendre, il m’a braqué une arme à feu et il m’a dit de descendre de la voiture. Ainsi dit, ainsi fait. Quand j’ai voulu savoir le pouvoir, il m’a donné un coup sur la poitrine. C’est ainsi qu’ils ont commencé à fouiller ma voiture et ils ont pris tous mon matériel de travail (clés USB, disque dur, dictaphone, appareil photo, mon sac à dos contentant un ordinateur avec des documents) », déclare la victime.

Le journaliste Traoré, abasourdi de la réaction des assaillants, a dit : « Je pensais qu’ils allaient se limiter là. Mais, très malheureusement deux d’entre eux m’ont conduit jusqu’à dans ma maison. Dès qu’on est rentré, ils se sont mis à la recherche des documents, et quand ma femme a voulu protester, un des visiteurs indésirables lui a giflée, en lui demandant de se taire que si elle veut avoir la vie sauve, pendant qu’elle était en début de grossesse. A cause des bruits, mes enfants se sont réveillés soudainement. L’autre s’est mis à vandaliser ma maison à la recherche des documents. Dès qu’ils ont eux ce qu’ils voulaient, ils sont repartis le plus vite que possible. Ils m’ont dit en partant, ‘’occupe-toi de ce qui te regarde sinon la prochaine fois ta vie payera le prix’’.», martèle notre confrère.

Seydou Diallo, voisin de notre confrère a suivi l’arrivée inopinée des visiteurs. « Ils ont tout cassé à la recherche chez Monsieur Traoré. Nous, ce sont les bruits qui nous ont alertés. Un d’entre eux nous a dit de ne pas nous mêler. Il a dit qu’ils ont à faire avec le journaliste », a-t-il témoigné.

A souligner que les menaces contre les journalistes en Guinée se sont multipliées ces dernières années. Pour preuve, plusieurs d’entre eux ont été arrêtés puis libérés suite leur critique à l’endroit de la mauvaise gouvernance que traverse actuellement le pays. Plusieurs attaques et intimidations sont orchestrées contre eux, chose qui inquiète à plus d’un titre les défenseurs des droits de l’Homme en Guinée.

Karifa Zoumanigui