Le président algérien a quitté le pouvoir mardi à la suite des manifestations organisées dans plusieurs villes du pays en vue de sa démission, a-t-on appris de notre correspondant à Alger, Mohamed Arezki Himeur.
La démission du chef de l’État a été annoncée par la télévision nationale et l’agence de presse officielle du pays, Algérie Presse Service (APS).
La présidence algérienne avait déclaré lundi que M. Bouteflika allait démissionner avant le 28 avril, date de l’expiration de son mandat.
Elle annonçait que le chef de l’État devait prendre des « mesures pour assurer la continuité du fonctionnement des institutions de l’État durant la période de transition ».
Début mars, M. Bouteflika, âgé de 82 ans, avait annoncé avoir renoncé à briguer un 5e mandat et avait reporté sine die l’élection présidentielle prévue le 18 avril.
Les Algériens sont descendus dans la rue, semaine après semaine, depuis le 22 février, pour s’opposer à sa candidature à un 5e mandat annoncée début février.
M. Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans, a été victime d’un accident vasculaire cérébral en 2013. Et depuis lors, il se fait souvent soigner à l’étranger.
Le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée, et d’autres proches du chef de l’État ont pris ses distances avec lui et réclamé son départ du pouvoir à la suite des manifestations hostiles à son régime.
Selon la Constitution, le président du Conseil de la nation, la chambre haute du Parlement, Abdelkader Bensalah, 77 ans, doit assurer un intérim de 90 jours au maximum.
Au cours du week-end, la présidence a annoncé un remaniement ministériel majeur. Selon la télévision d’État, 21 des 27 ministres du pays ont été remplacés.
Ce gouvernement a été constitué une vingtaine de jours après la nomination, le 11 mars, du Premier ministre Noureddine Bedoui.