Plus de huit millions d’électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche pour réélire le président Ibrahim Boubacar Keïta ou élire l’un de ses 23 concurrents pour un mandat de cinq ans.
Le vote se déroule dans quelque 23.000 bureaux ouverts depuis 8 h GMT. La sécurité est l’un des enjeux du scrutin, le centre et le nord du pays étant le théâtre de nombreuses attaques depuis quelques années, malgré l’accord de paix conclu en 2015 entre le gouvernement et plusieurs groupes rebelles ou djihadistes.
Certaines zones sont hors du contrôle des autorités gouvernementales.
Le taux de participation sera aussi un enjeu. Selon un bilan donné jeudi par les autorités, 73% des cartes d’électeur ont été retirées.
Après avoir mis en garde le gouvernement contre des risques de fraude, l’opposition malienne a fini par trouver avec le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga un consensus sur le fichier électoral.
Cette entente est rassurante, selon Mahamat Saleh Annadif, le chef de la Minusma, la mission des Nations unies au Mali.
Des experts des candidats et du gouvernement se sont réunis samedi pour apporter les corrections nécessaires au fichier électoral, afin que les résultats soient acceptés de tous, selon Alou Diawara, le correspondant de BBC Afrique au Mali.
« Il y avait une certaine inquiétude depuis la semaine dernière », a dit le Premier ministre à la fin de la réunion des experts électoraux.
Selon lui, il n’y a plus d’inquiétudes à avoir sur les « faiblesses » du fichier électoral, car le gouvernement et l’opposition ont trouvé un consensus lors de la réunion de samedi.
Le chef de l’opposition, Soumaïla Cissé, avait estimé que le fichier électoral n’était »pas bon ».
Cécile Kyenge, chef de la mission d’observation électorale de l’Union européenne au Mali, a salué la décision des autorités maliennes autorisant les observateurs à prendre part à toutes les étapes du scrutin. »C’est une avancée très importante que les observateurs puissent participer à toutes les étapes du vote, y compris la centralisation des résultats », s’est-elle réjouie
Mais la demande de certains candidats concernant la publication de la liste des communes où le vote ne pourrait pas se tenir à cause de l’insécurité n’a pas été satisfaite par le gouvernement.
»Nous nous en tiendrons à ce que la réalité du terrain nous dictera, étant entendu qu’il ne peut pas y avoir de résultats partout où les élections ne pourraient pas se tenir. Nous sommes tous lucides sur le fait que nous ne pourrions pas avoir des élections parfaites. Mais nous pouvons avoir des élections acceptées de tous », a expliqué le Premier ministre.
BBC