Ça cri dans tous les sens ! ça chante ! ça danse ! L’exploit est créé et l’innovation est d’une grande inouïe. C’est un gros présumé rat économique qui vient de mettre la main sur d’autres présumés rats de la République. C’est du moins, un rat qui arrête un autre rat, ça se passe ainsi dans notre chère république où le chat n’arrive plus à attraper une souris. C’est l’ordre dans le désordre en inversant les valeurs.
Voulant coûte que coûte et vaille que vaille se refaire une virginité de grande sainteté, l’homme sort ses muscles contre un corbillard. Il tire fort sur l’ambulance et brandit son herculisme du vide.
Tout le monde savait que la République se portait mal par le simple fait des malversations économiques. Ça été longtemps dénoncé dans les médias. Les mis en causes ont été souvent cités dans des rapports. Ils savent tous ce que tout le monde savait d’eux. Qu’ils ont pillé nos biens. Qu’ils ont dilapidé nos recettes et il ne restait plus que de vide caisse. Ils ont été monstrueux que le colon. Un seul qui prend sans partage et hypothèque l’avenir de plusieurs générations. Ça semble du dormir debout ! On ne parle pas là de millions, non, il s’agit bien de milliards.
Des 274 premiers milliards portés disparus du temps de Conté aux milliers de milliards au temps de Condé, combien de milliards sont à trouver ?
Le paradoxe est guinéen et l’amnésie est sa maladie. Car, à voir ceux qui veulent balayer aujourd’hui devant la porte des autres avaient été balayés eux-mêmes pour les mêmes motifs. On oublie vite en Guinée.
Personne n’a peur de la justice mais on a tous peur du juge. Et dans cette affaire de lutte contre les biens mal acquis, le hic qui fait le hop est que le meneur de jeu n’est ni blanc ni bon saint. Il semble comme pour tous les autres, lui aussi avoir soupé ou chopé dans les caisses de l’État. C’est un gros présumé de la chose publique ! Il est cité dans beaucoup de cas tels que, le fonds koweïtien, le fonds japonais, les pots de vin et dessous de table à l’ANAIM et aux Grands Projets. Bon, Conté n’étant plus en vie, seul Dieu sait ce qui s’est passé à cette époque-là. Mais au regard du train de vie de l’homme et de son exile doré, des forts soupçons de vole peuvent être retenus contre lui.
L’homme, bénéficiant de la totale confiance du Président de la République, fait de son cheval de bataille la lutte contre la corruption, certes.
Mais, ce qu’il faut retenir, cet audit est à l’actif de Dame Maladho Kaba, la Ministre sortante de l’économie et des finances. C’est à elle, que tout le mérite revient, pas plus pas moins.
C’est quand Moussa a pris dedans en MPD, que Maladho a pris Diawara.
Que celui qui s’arroge le fruit du travail de la brave Dame Maladho arrête.
Qu’il n’altère pas le travail fait par l’équipe sortante en y transformant cela à un règlement de compte.
Que Moussa et Sékou qui auraient pris dedans ne soient pas les seuls coupables de toutes ces malversations économiques.
Qu’on ne crée pas le sentiment d’une lutte sélective.
Qu’on ne fabrique surtout pas des prisonniers innocents. Qu’on les laisse trouver des avocats qui défendent leur cause.
Qu’on ne lutte pas la tête dans le guidon.
À bon entendeur, salut !
Habib Marouane Camara
Journaliste et Analyste Politique