Nombreuses sont les campagnes de vaccination qui se déroulent sur le terrain avec parfois des résultats qui laissent à désirer, car les responsables des structures sanitaires de connivence avec ceux des districts sanitaires ou encore directions préfectorales de la Santé (DPS) font semblant de payer la totalité des primes des hommes engagés sur le terrain et que ces derniers aussi font semblant de travailler.
Le dernier cas remonte à la semaine dernière lorsque des agents des structures sanitaires (DPS, Centre de Santé et même postes de santé) ont été commis à la distribution de l’Albendazole ou Mebendazole dans les foyers et écoles primaires de certaines préfectures, comme Kindia. Une distribution organisée par le ministère de la Santé avec l’appui de JHPIEGO.
En principe, pour une durée de cinq (5) jours, les agents devaient, en plus d’une formation d’une journée payée à 50 000 GNF avoir par jour 50 000 GNF, soit in total de trois cent mille francs guinéens (300 000 GNF).
Malheureusement, dans pratiquement tous les centres ou postes de santé de Kindia, les agents qui ont participé à ces opérations de distribution, n’ont reçu que deux cent mille de nos francs. Pendant qu’en emmargeant, ils voient écris noir sur blanc deux cent cinquante mille (250 000 GNF). Que ce soit dans les centres de santé des communes rurales de Bangouya, Molota, Friguiagbé, jusque dans la commune urbaine à travers Kassia, Wondi, Manquepas, pour ne citer que ceux-là.
Pire, au niveau du centre de santé de Manquepas, confirme un agent titulaire, ayant requis l’anonymat, les agents distributeurs n’ont perçu que TRENTE CINQ MILLE FRANCS (35 000 GNF), soit, sept mille (7 000 GNF) par jour. Ce qui fait que, certains ont refusé de prendre leur « prime » en se remettant à la volonté divine.
« Comment se fait-il qu’à chaque campagne de vaccination ou de distribution de médicaments aux enfants, nos primes de formation sont détournées par nos chefs de centre ? Mieux, ce qui doit nous revenir après ces jours de sortie de terrain, est divisé par je ne sais, 10 ou 20. Surtout que, certains de ces agents ne sont que des stagiaires qui n’ont aucune prise en charge à la fin des mois, … », s’insurge, une dame, très remontée.
Cet état de fait amène souvent les agents choisis pour l’administration des vaccins et autres médicaments lors des campagnes sanitaires à casser les flacons ou verser le contenu des vaccins au sol et remplir les fiches.
La haute hiérarchie sanitaire de la Guinée et les partenaires au développement qui appuient le gouvernement guinéen en matière de Santé, doivent voir de très près cette situation qui est devenue une pratique courante qui ne concerne pas que la seule préfecture de Kindia.
Fodé Issa Bango