À l’occasion de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse ce jeudi 3 mai 2018 à la maison de la presse de Conakry, le président de la République, Pr Alpha Condé a assisté pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en 2010 à cette cérémonie des Hommes de médias.
Cette rencontre a été mise à profit pour présenter au chef de l’État le fonctionnement et les difficultés des medias privés guinéens.
Dans son discours de circonstance, le président du Conseil d’Administration de la maison de la Presse de Guinée, Amadou Tham Camara, a rappelé que la célébration de cette journée internationale de la liberté de la presse a été instaurée par les Nations unies en décembre 1993, après la tenue du séminaire pour le développement d’une presse africaine indépendante et pluraliste en 1991.
« il convient de le préciser que le 3 mai est aujourd’hui devenu une des occasions les plus solennelles en vue d’informer le public à propos des violations des droits à la liberté d’expression et le moment de se rappeler que plusieurs journalistes risquent la mort ou la prison en faisant les investigations ou en transmettant les nouvelles aux gens ».
« Cette journée de la liberté de la presse est une journée d’action qui favorise et permet de mettre sur pied des initiatives qui visent à défendre la liberté de la presse. C’est une journée d’évaluation enfin de dresser le portrait de la liberté de la presse à travers le monde. Une journée se rappelle qui permet de rappeler aux États le respect et l’engagement qu’ils ont pris envers la liberté de la presse, etc; »
Poursuivant, Amadou Tham Camara a souligné que cette année, la Guinée a été classée au 104ème rang selon le classement général de Reporter Sans Frontière.
« Le thème retenu cette année est intitulé, ‘’Media-Justice-Etat de droit-les contrepoids du pouvoir » selon l’UNESCO, les célébrations devraient porter sur les questions de médias et la transparence du processus politique, de l’indépendance du système judiciaire et de ses connaissances en matière de médias et de la responsabilité des institutions de l’État vis-à-vis du public ».
Pour sa part, le président de la République, Pr Alpha Condé a rebondi sur le sujet concernant le classement de la Guinée par Reporter Sans Frontière.
« C’est vraiment étonnant que la Guinée soit classée 104ème. Je pense que vous ne contribuez pas à améliorer l’image de la Guinée, qui dit souvent que la Guinée est victime de son passé. Avant de parler de vous aider, qu’est-ce que vous avez fait pour discréditer l’image de ce pays. Tous les progrès qu’on n’a faits depuis 2011, sont passés sous silence, comme si on n’était un pays ou on maltraitait un journaliste, aucun journaliste n’a été arrêté par le gouvernement, encore moins tué, et pourtant dans les pays voisins (Mauritanie) où les journalistes sont arrêtés est 54ème et nous on n’est 104ème, parce que vous présentez une image de la presse en Guinée qui ne corresponde pas à la réalité ».
« Tous les progrès qui ont été faits sur la dépénalisation de presse qui se tiennent tout le temps, comment voulez-vous qu’on vous appuis, quand vous faites en sorte que tous les efforts qui sont faits pour la liberté de la presse sont tuent ». regrette-t-il
Pour le chef de l’État, Pr Alpha Condé, tous les progrès qui sont faits pour la liberté de presse en Guinée sont piétinés par les journalistes.
« Les gens doivent prendre ses responsabilités, vous nous parler de reporter Sans Frontière, mais le patron de cette institution est aujourd’hui maire du Front National en France. Donc il faut qu’on sache pourquoi la Guinée est 104ème . Qui a la responsabilité de présenter cette image de la Guinée ? Vous continuez comme si rien n’a été changé, donc quand vous répondez à cette question, je vous répondrais ». conclut-il-le président Condé
Karifa Zoumanigui